Vers une interdiction de l’exportation de l’huile d’olive pour la stabilité du marché national
Le ministre de l’Agriculture, Mohamed Sadiki, va-t-il annoncer l’interdiction de l’exportation de l’huile d’olive vers le marché international. Cette décision intervient alors que les prix de l’huile d’olive ont connu une augmentation significative, atteignant près de 150 à 200 dirhams le litre. La principale cause de cette hausse des prix est la sécheresse qui a fortement affecté la production d’olives cette année. Afin d’assurer la stabilité de l’approvisionnement sur le marché intérieur et de préserver le pouvoir d’achat des citoyens, le gouvernement serait tenté de prendre cette mesure, selon Al Akhbar.
Le Maroc est un acteur majeur dans la production d’huile d’olive dans le monde, se classant deuxième en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, juste après la Tunisie. Sur la scène mondiale, le pays occupe la neuvième place avec une production de plus de 217 millions de litres en 2022.
Les chiffres des exportations d’huile d’olive du Maroc pour l’année 2022 indiquent une croissance de 85% en volume et de 49% en valeur par rapport à l’année précédente. Ces données, issues du ministère de l’Agriculture, de la Pêche et du Développement rural, montrent une croissance bien supérieure à la moyenne des exportations alimentaires. En effet, les exportations de produits agricoles et maritimes ont augmenté de 20% en 2022 par rapport à l’année précédente.
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Selon le ministère, les exportations globales de produits agricoles et agroalimentaires du Maroc ont dépassé les 73,8 millions de dirhams en novembre 2022, avec une part significative de cette augmentation due à la hausse des exportations vers les marchés nord-américains. Les données de décembre 2022 montrent que pour la première fois, le Maroc a dépassé le seuil des 80 millions de dirhams en valeur d’exportations alimentaires, contre 62,36 millions de dirhams en 2021.
Au cours de la saison 2021/2022, le Maroc a exporté 28 000 tonnes d’huile d’olive, soit plus du double des chiffres des deux années précédentes, selon les chiffres du Conseil oléicole international.
Les prévisions des exportations d’huile d’olive pour 2023 sont incertaines en raison de la réduction de la production signalée par certains des principaux pays producteurs. Cette diminution a entraîné une augmentation des prix et de la volatilité sur les marchés d’import-export.
Un secteur en pleine croissance
Le secteur oléicole marocain connaît une croissance soutenue depuis plusieurs années. Il couvre 55% de la superficie arboricole du pays et génère plus de 51 millions de journées de travail par an, ce qui équivaut à 380 000 emplois permanents. Les femmes jouent un rôle important dans ce secteur, occupant 20% des emplois, et sont présentes à tous les niveaux hiérarchiques. Le secteur de l’huile d’olive offre de grandes opportunités d’emploi au Maroc, en particulier dans les zones rurales.
Depuis le lancement du Plan Maroc Vert en 2008, la filière oléicole marocaine a bénéficié de plusieurs initiatives visant à soutenir l’agriculture familiale et à augmenter les revenus des populations rurales. Le secteur de l’huile d’olive est socialement responsable et contribue à réduire la pauvreté dans les zones montagneuses.
Le Maroc a également bénéficié du Projet Arboriculture Fruitière du Programme MCA financé par l’USAID. Ce projet a permis la plantation de 80 000 hectares d’oliviers, la construction de 20 unités de broyage d’olives, ainsi que la création de capacités de stockage d’huile. Plus de 6 843 agriculteurs et 150 coopératives ont profité de ce projet, qui a eu un impact socio-économique positif dans les zones rurales.
