Viande rouge : l’inflation se fait de plus en plus sentir

Les prix des aliments pour bétail continuent d’enregistrer des hausses significatives, suivant la tendance mondiale. La baisse de la production de fourrages est un autre facteur contribuant à cette situation. La détérioration de la végétation dans les pâturages, principalement due à la sécheresse, ajoute sa part, dressant un tableau qui témoigne d’une augmentation réelle du prix des viandes rouges, une tendance qui semble s’inscrire dans la durée.

Cette année, malgré une baisse observée sur le marché mondial du prix des aliments pour animaux, les fluctuations continuent d’affecter le marché national. Outre les facteurs climatiques, cette variation de prix est également due à l’augmentation de la demande des unités d’engraissement et d’élevage, notamment en préparation de l’Aïd Al Adha.

Une hausse en entraîne une autre. Pris dans l’étau de ce cercle vicieux, les citoyens se retrouvent désemparés face à des mesures qui peinent à alléger les pressions. À l’approche de l’Aïd Al Adha, les tarifs de la viande rouge atteignent des prix sans précédent, principalement dus à l’augmentation du coût de ces aliments pour animaux.

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Face à cette situation, Mohamed Sadiki, ministre de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, a expliqué lors de la séance de questions orales à la Chambre des représentants, le mardi 30 avril dernier, que cette hausse est certes due à l’augmentation de 50% des prix des aliments pour animaux, mais aussi que le cheptel national a été impacté en termes d’effectifs et de productivité. Pour la viande rouge, les perturbations des prix ont augmenté d’environ 20%, en raison de la hausse des coûts de production et de la détérioration de la végétation.

Dans le but de maintenir une stabilité de l’approvisionnement du marché national, le gouvernement a mis en place plusieurs mesures, dont le soutien aux aliments pour la production animale (orge et aliments composés). Le ministre a également souligné la suspension des droits de douane sur les bovins destinés à l’abattage et à l’engraissement, afin de faciliter et pérenniser l’importation.

Lors de cette séance, il a aussi mentionné l’ouverture de nouveaux marchés pour l’importation de bovins d’Amérique du Sud, en raison de l’offre limitée sur les marchés européens et du coût élevé de leur importation.

Sadiki a également passé en revue les mesures prises par le gouvernement depuis 2021, notamment celles concernant les subventions des aliments pour animaux, l’approvisionnement en eau, et la protection de la santé animale, soulignant qu’à partir de juillet 2023, près de 5 milliards de DH ont été alloués au soutien des filières de production animale (viande rouge, blanche et lait).

Dans l’optique de développer la filière de la viande rouge, un contrat-programme a été signé avec les professionnels du secteur pour la période 2021-2030, dans le but d’améliorer la productivité du troupeau, d’organiser et de moderniser les opérations d’abattage, ainsi que de développer les canaux de commercialisation et de distribution. Pour cela, un budget total d’environ 14,5 milliards de DH a été prévu.

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