[VIDÉO] Données personnelles : la leçon de Mohammed Ouzzine à Facebook
Par Saad Bouzrou
Le parlement canadien a reçu, du lundi au mercredi derniers, des députés, sénateurs et représentants gouvernementaux de 12 pays –Royaume-Uni, France, Argentine, Belgique, Brésil, Irlande, Lettonie, Singapour, Equateur, Mexique, Trinité-et-Tobago et le Maroc- en vue de discuter de technologie et de collecte de données et, par la même occasion, poser des questions à Mark Zuckerberg, PDG de Facebook, mais aussi à la directrice de l’exploitation de l’entreprise, Sheryl Sandberg. Le Maroc a été représenté à cet événement par une délégation parlementaire présidée par Mohammed Ouzzine.
Le Comité international sur les mégadonnées, la protection des renseignements personnels et la démocratie, à Ottawa, a connu, cette année, la participation d’une délégation parlementaire marocaine, présidée par l’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports Mohammed Ouzzine. Ce dernier a commencé son allocution en exprimant son regret quant à l’absence de Mark Zuckerberg qui a refusé d’apparaître devant le comité. «On aurait souhaité que monsieur Mark Zuckerberg soit avec nous mais bon, il nous a fait faux bond, espérant le revoir dans une autre occasion», a-t-il prononcé.
«Très attentif» aux propositions du Directeur général de Facebook Canada, Kevin Chan, le député marocain a évoqué la raison d’être des réseaux sociaux «Facebook, Twitter et Youtube» qui, d’après lui, se voulaient dans un premier temps «une évolution numérique» mais qui s’est transformée en «révolution numérique», «ça a révolutionné les systèmes, une révolution des systèmes, une révolution contre les systèmes, une révolution du comportement et même une révolution de notre perception du monde», a-t-il expliqué.
«C’est vrai que l’intelligence artificielle dépend de l’accumulation massive des données personnelles, ceci étant, cette accumulation met à risque d’autres droits fondamentaux reposant sur les données biaisées», a-t-il ajouté.
Ouzzine a ensuite morigéné les patrons des réseaux sociaux en les invitant à se pencher aussi sur la question de la morale dans son ensemble, au lieu de rester focalisés uniquement sur les avantages pécuniaires. «Au-delà du commercial et du profit, n’est-il pas opportun pour vous, aujourd’hui, de tenter une révolution morale. C’est-à-dire mettre l’accent, à présent, beaucoup plus sur l’Homme que sur l’algorithme moyennant des restrictions strictes, imposées par vous dans un premier temps, dans un souci de promouvoir la responsabilité et la transparence», s’interroge-t-il, avant d’ajouter qu’il regrette «le fait de voir des jeunes ou des enfants, lancer des vidéos fakes avec des scènes obscènes et des commentaires insultants avec de gros mots, on trouve ça inacceptable.»
«Nous ne sommes pas là pour vous juger ni vous faire un procès, mais plus pour vous implorer et vous invoquer à prendre nos remarques en considération», conclut-il.