[Vidéo] Le Festival Gnaoua célèbre la diversité culturelle et le patrimoine immatériel de l’humanité
Le Festival Gnaoua et musiques du monde, qui se tient du 22 au 25 juin à Essaouira, offre non seulement un panorama de musiciens de renommée mondiale, mais aussi un espace de réflexion où les intellectuels du monde entier peuvent échanger de manière responsable et honnête sur des questions qui touchent la société, a affirmé vendredi la directrice et productrice du festival, Neila Tazi.
Le Forum des droits de l’homme, qui accompagne le festival, réunit des universitaires, des militants et des artistes de tous horizons pour explorer d’importants problèmes de société. Cette année, le thème choisi est “Identités et appartenance”, qui renvoie à la relation et à l’interaction avec les autres, une relation qui se construit au fil du temps, selon Neila Tazi.
Le premier jour du forum a accueilli un panel diversifié d’artistes, d’intellectuels et d’innovateurs collaborant pour discuter du rôle de « l’identité » dans l’avenir du Maroc et de l’Afrique. Les deux premières séances, tenues vendredi, portaient respectivement sur les thèmes « Identité et appartenance. Que nous disent l’histoire et la philosophie ? et « La crise d’identité, un mal universel ? ».
Le festival met également à l’honneur la musique Gnaoua, qui est le fruit de l’évolution traditionnelle du Maroc. Cette musique remonte aux XVe et XVIe siècles, lorsque les populations d’Afrique subsaharienne et du Sahel ont été réduites en esclavage et amenées au Maroc, apportant avec elles les rythmes, les mélodies et les traditions religieuses de leur peuple. Grâce au travail collectif des organisateurs du festival, les Gnaoua ont été reconnus comme patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO.
A propos de l’ADN du Festival, Neila Tazi confirme que « Le Festival des Musiques du Monde que nous avons créé il y a 10 ans est un événement qui prend racine dans notre rendez-vous annuel car il faut rappeler que le Festival Gnaoua est l’illustration aussi de ce que peut être un développement humain ». Elle ajoute que « ce forum aborde le thème des identités et de l’appartenance parce que nous aussi nous avons vécu un moment magique qui est celui de la réussite du mondial Maroc », en faisant référence au parcours exceptionnel de l’équipe nationale lors du mondial au Qatar.
Prenant exemple sur cette performance, Mme Tazi soutient avec conviction qu’« on peut encore aller plus loin dans ce que nous faisons ici à Essaouira, à savoir réunir des personnes du monde entier, des talents du monde entier, des personnes d’origines différentes pour renforcer ce que le Maroc est fier de porter au cœur de son projet, de sa vision qui est celle de notre roi et de notre peuple avec une identité plurielle, un Maroc traversé par un ensemble de courants identitaires qui ont nourri son histoire, qui ont nourri son peuple et qui nourrissent sa réussite aujourd’hui et qui nourriront son avenir ».
Selon Driss El Yazami, Président du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), « Le défi auquel sont confrontées toutes les sociétés du monde, y compris la société marocaine, est de gérer leur pluralisme interne de façon pacifique et respectueuse. Mais, il y a aussi un autre enjeu, qui est celui de l’ouverture à l’autre, de la politique d’accueil. Le Maroc est un pays d’observation, de transit et d’émigration, comme beaucoup d’autres. Il faut donc réfléchir à la façon de concilier notre diversité interne et notre acceptation de l’autre. »