Violences au Sénégal: 410 personnes interpellées à Dakar pour des  »faits à caractère criminel’’

Le Procureur de la République du Sénégal, Abdou Karim Diop, a annoncé mardi que 410 personnes ont été arrêtées à Dakar par les Forces de Défense et de Sécurité, suite aux manifestations violentes ayant secoué le pays, après l’annonce du verdict le 1er juin contre l’opposant Ousmane Sonko condamné à deux ans de prison ferme.

Dans un communiqué dont la MAP a eu copie, le Procureur annonce également l’ouverture d’une information judiciaire pour divers faits., notant que de  »violentes manifestations ont été constatées’’ à Dakar à la suite du procès entre l’opposant Ousmane Sonko et Adji Sarr., une ex-employée d’un centre de beauté.

« Ces échauffourées sont à l’origine de pertes en vies humaines, de dégâts matériels portant notamment sur des édifices publics, des biens mobiliers et immobiliers« , précise le texte.

« L’intervention des forces de défense et de sécurité a permis l’interpellation de quatre-cent-dix (410) personnes qui ont participé aux manifestations et sont également impliquées dans ces faits à caractère criminel« , indique le communiqué.

Lire aussi : Violences au Sénégal: 79 Guinéens expulsés après les manifestations des 1er et 2 juin

Le ministère public a opté pour un règlement graduel en considération de la nature des faits reprochés à chaque individu déféré. « Les mineurs sont généralement mis en liberté provisoire avec une remise à leurs civilement responsables. Ceux d’entre eux qui sont âgés de moins de treize (13) ans n’ont pas fait l’objet de poursuites; mais si le maintien en détention s’impose, ils sont poursuivis devant le tribunal pour enfants« , précise la même source, ajoutant que « les manifestants dont l’implication est moindre, ont été poursuivis devant la juridiction des flagrants délits pour des faits de manifestations non autorisées sur la base de l’article 98 du code pénal« .

Le communiqué indiqué qu’une information judiciaire a été ouverte pour « clarifier et situer les responsabilités de chacun dans cette affaire de saccages, de pillages, entre autres« .

Les autres manifestants, le ministère public a estimé utile, eu égard à la gravité des faits qui leur sont reprochés et à l’étendue des dégâts matériels causés, pour la plupart, par des incendies que ces derniers ont délibérément provoqués, d’opter pour la pleine rigueur de la loi dans les poursuites. C’est dans cette optique qu’une information judiciaire a été requise contre ces individus pour des faits d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, participation à un mouvement insurrectionnel, actions diverses causant des dommages aux personnes ou à leurs biens, actes et manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique conformément aux dispositions des articles 80, 97, 98, 255, 431-1 et suivants du code pénal” , poursuit le communiqué.

A rappeler que des manifestations spontanées ont suivi la condamnation le 1er juin de Ousmane Sonko, candidat déclaré pour la Présidentielle de 2024, à deux ans de prison ferme pour avoir poussé à la « débauche » une jeune femme de moins de 21 ans. Seize personnes sont décédées lors de ces manifestations, survenues les 1 et 2 juin à Dakar et à Ziguinchor (sud), selon un bilan officiel du ministère de l’intérieur.

Le ministère de l’Intérieur a accusé des « forces occultes » ayant infiltré les manifestations . Parmi les manifestants arrêtés se trouvent des mineurs et des étrangers dont la majorité étaient, selon la police nationale, « en possession de cocktail Molotov, d’armes blanches et d’armes à feu de gros calibres « .

Avec MAP

Articles similaires

Laisser un commentaire

Bouton retour en haut de la page