France : Les violences policières filmées contre un producteur de musique attisent les tensions
Michel, producteur de musique, noir, a été roué de coups par plusieurs policiers à Paris le samedi 21 novembre, car il ne portait pas de masque. Les vidéos de ce passage à tabac ont fait le tour de la Toile, amenant le ministre de l’Intérieur français à réagir lors de son audition à l’assemblée sur les violences policières.
Les images choquantes de la violence avec laquelle a été traité Michel Zecler, producteur de musique, à Paris, ont fait le tour de la Toile. Tournées par une caméra de sécurité dans son studio, et révélées par le média en ligne Loopsider, les images ont suscité l’indignation générale, poussant même les sportifs français comme Antoine Griezmann ou encore Kylian Mbappé à monter au créneau. La victime a porté plainte le jeudi 26 novembre 2020 et a estimé que sans cet enregistrement, “je ne serais pas en face de vous aujourd’hui”, “Vous seriez tous en train de faire des sujets sur moi (….) J’aurais pris l’arme d’un policier, agressé un policier, mis un coup de poing à un policier… tout ça, c’est faux”. En effet, d’après la version des policiers, il aurait essayé de prendre l’arme de l’un d’entre eux avant d’appeler du « renfort ». Des propos démentis par les images de la caméra de surveillance. De nombreuses fractures ont été déplorées conduisant à 6 jours d’Interruption Temporaire de Travail (ITT). Cet acte vient s’ajouter à la longue liste des violences policières dénoncées en France.
Interrogé sur le sujet, après une manifestation contre le démantèlement brutal d’un camp de migrants, au cours de laquelle plusieurs personnes ont été violemment prises à partie, dont Remy Buisine, journaliste de Brut, Darmanin a promis la révocation des policiers, suspendus, si ces faits sont confirmés par la justice. Il a jugé par ailleurs qu’il s’agissait d’images « intolérables et insoutenables » avant de déclarer « lorsque les gens déconnent, ils doivent quitter l’uniforme ». Des propos qui ont agacé l’avocate de la victime, qui a préféré qualifier ces policiers de « délinquants ».
Ces évènements interviennent en période de tensions et de débat en France, sur la loi pour la sécurité globale, qui vise à interdire aux journalistes et aux citoyens de filmer ou prendre en photo les policiers en exercice.