Virus: achat massif de vaccins par les Etats-Unis, l’Europe toujours « vulnérable »
Les Etats-Unis ont acheté 200 millions de doses supplémentaires de vaccins contre le Covid-19, et visent l’immunisation de la quasi-totalité de la population d’ici fin juillet, a annoncé jeudi le président Biden, au moment où l’Europe est déclarée encore « vulnérable » par l’OMS.
« Nous sommes désormais en voie d’avoir suffisamment de doses pour 300 millions d’Américains d’ici la fin juillet », a déclaré Joe Biden jeudi, le chiffre correspondant à la totalité de la population adulte américaine.
Ces 200 millions de doses supplémentaires – 100 millions à la société Moderna et 100 millions à Pfizer – s’ajoutent aux 200 millions de doses déjà commandées à chaque société.
Près de 45 millions de doses ont déjà été administrées depuis décembre, et au moins 33,8 millions de personnes ont reçu une ou deux doses, soit environ 10% de la population.
Kes Américains pourront dès jeudi se faire vacciner dans les pharmacies du pays. Dans l’Etat de New York, les grandes salles de spectacle et les stades pourraient partiellement rouvrir à partir du 23 février, une première après presque un an de fermeture. Des pénuries de vaccins ont toutefois conduit certaines villes, comme Los Angeles, à fermer temporairement des centres de vaccination.
Les Etats-Unis sont le pays le plus touché par la pandémie, avec plus de 470.000 décès pour plus de 27 millions de cas recensés, selon le comptage de l’université Johns Hopkins.
Le continent le plus touché reste l’Europe, qui déplore plus de 790.287 décès (pour environ 35 millions de cas), selon les chiffres officiels compilés par l’AFP, qui font état de plus de 2,35 millions de morts sur la planète.
Et si la vaccination continue, le Vieux Continent n’est pas pour autant tiré d’affaire. « L’écrasante majorité des pays européens reste vulnérable », a estimé M. Kluge, le directeur Europe de l’OMS, pour qui « à l’heure actuelle, la frontière est mince entre l’espoir » suscité par les vaccins et « un faux sentiment de sécurité ».
Car la question des variants du coronavirus vient bousculer l’optimisme né de la mise au point de vaccins, et entraîne de nouvelles restrictions.
Par crainte de ces variants, l’Allemagne a décidé jeudi de fermer sa frontière avec la République tchèque et le Tyrol autrichien. Le ministre allemand de l’Intérieur Horst Seehofer a indiqué que cette mesure prendrait effet dimanche soir, et que le Tyrol et les régions tchèques frontalières de l’Allemagne allaient être classés dans la liste des territoires très touchés par les mutations du virus.
Cette liste comprend déjà plusieurs pays comme la Grande-Bretagne, l’Afrique du Sud, le Brésil ou le Portugal avec lesquels l’Allemagne a interdit fin janvier la plupart des voyages.
Le gouvernement tchèque a annoncé jeudi isoler trois cantons, dont deux à la frontière avec l’Allemagne en raison de la prévalence du variant britannique du coronavirus. Les habitants ne sont pas autorisés à quitter ces territoires, et personne ne pourra y entrer sauf exceptions, a indiqué Prague.
Questions restrictions, la chancelière allemande Angela Merkel avait déjà annoncé mercredi soir la prolongation jusqu’au 7 mars de la plupart des restrictions en place dans le pays. La Grèce va durcir à partir de jeudi son confinement national, et le confinement en Irlande sera étendu jusqu’à début avril, sans doute jusqu’à Pâques.
L’UE, qui a franchi mardi le seuil symbolique des 500.000 décès, a vu toutefois la tendance s’améliorer depuis quelques jours, avec des contaminations et des décès quotidiens en légère baisse.
Dans l’UE, 3% de la population a reçu au moins une dose de vaccin antiCovid, selon un comptage de l’AFP jeudi. L’UE a par ailleurs affirmé vouloir muscler sa production de vaccins, reconnaissant avoir été « sans doute trop confiante sur la livraison en temps voulu des doses commandées », selon la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
Dans le monde, plus de 155,7 millions de doses ont été administrées dans 91 pays ou territoires. Israël arrive largement en tête, en proportion de vaccinés par rapport à sa population (42%).
Les pays riches de la planète concentrent près de six doses injectées sur dix (59%), alors qu’ils n’hébergent que 16% de la population mondiale.
Cet « accès inéquitable aux vaccins peut se retourner contre nous », a mis une nouvelle fois en garde l’OMS jeudi: « Plus le virus persiste, plus le risque de mutations dangereuses est grand ».
Les pays du G7 se réuniront vendredi en sommet virtuel pour discuter de « la situation sanitaire », de « la situation des pays à faible revenus » et de la possibilité que le Fonds monétaire international (FMI) leur vienne en aide.
Année de la pandémie planétaire, 2020 fut aussi celle des bénéfices records pour le laboratoire britannique Astrazeneca, l’un des grands groupes pharmaceutiques en pointe dans la vaccination.
Le groupe a publié jeudi un bénéfice net de 3,2 milliards de dollars, qui a plus que doublé en une année, et des ventes en augmentation de 9%, à 26,6 milliards de dollars par an, tirées notamment par la forte demande de médicaments contre les troubles générés par le virus, comme l’asthme par exemple.
A Dubai, face à une recrudescence de l’épidémie, les autorités ont décidé d’augmenter les capacités sanitaires de l’émirat, de recruter des travailleurs étrangers et d’ajouter des lits d’hôpitaux.
Le Moyen-Orient a franchi la barre des 100.000 morts des suites du Covid-19, selon le dernier comptage AFP.
Quant à l’Afrique, les décès dus au Covid-19 y « ont augmenté de 40% » en un mois, s’est alarmée jeudi l’OMS, s’inquiétant du sort d’un continent confronté à de nouveaux variants plus contagieux.
( Avec AFP )