Virus: « les choses ne vont pas bien » en Espagne
Le directeur du centre d’alertes sanitaires pour l’Espagne a averti que « les choses ne vont pas bien » devant la hausse exponentielle de cas de nouveau coronavirus, demandant l’aide des « influenceurs » pour sensibiliser les jeunes à la situation.
« Que personne ne se trompe: les choses ne vont pas bien (…) Nous ne pouvons pas laisser la situation nous échapper de nouveau », a mis en garde Fernando Simon lors d’une conférence de presse.
Le médecin chargé de surveiller l’évolution de l’épidémie a insisté sur la dangerosité du rebond constaté depuis plusieurs semaines en Espagne, même si une grande partie des nouveaux cas sont asymptomatiques et que les taux d’hospitalisation et de mortalité sont bien inférieurs à ceux observés lors du pic épidémique au printemps.
Le principal risque est que les hôpitaux se retrouvent de nouveau débordés, a-t-il prévenu.
L’Espagne connaît un taux de contagion bien plus élevé que ses voisins européens avec plus de 130 cas pour 100.000 habitants sur deux semaines, contre 43 en France et 17 en Allemagne, d’après un calcul de l’AFP à partir de données officielles.
Mercredi, le nombre de cas confirmés en Espagne atteignait 377.906, dont 7.039 notifiés dans les dernières 24 heures, selon le dernier bilan officiel.
Sur les 7 derniers jours, 122 décès ont été enregistrés, contre à peine 12 fin juillet, pour un nombre de morts total officiel de 28.813 décès.
Après avoir longtemps attribué le rebond au nombre élevé de tests PCR, Fernando Simon a durci le ton jeudi, s’adressant particulièrement aux jeunes, qui concentrent les nouveaux cas de contagion.
« Je comprends que les gens veuillent faire la fête. Mais il y a manière et manière de faire la fête », a-t-il estimé, appelant les vedettes des réseaux sociaux à collaborer.
« Tous ceux qui ont de l’influence sur la population doivent participer à la prise de conscience (…) Je crois qu’il y a beaucoup d’+influenceurs+ en Espagne avec une visibilité très grande qui peuvent aider à contrôler l’épidémie », a-t-il précisé.
Face au rebond, attribué principalement aux sorties nocturnes, le pays a décidé vendredi la fermeture des boîtes de nuit et l’interdiction de fumer dans la rue si une distance de sécurité de deux mètres ne peut pas être respectée, mesures qui s’ajoutent à l’obligation déjà généralisée du port du masque.
Avec AFP