La France appelée à restituer des frais de visas non délivrés
Les restrictions d’octroi des visas pour la France aux marocains ont suscité une vive polémique. De plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer le caractère “arbitraire et ’injustifié” de cette décision « répressive ». La dernière réaction est celle de la Fédération marocaine des Droits du Consommateur qui accuse la France de priver les Marocains de leur « droit à l’information » sur les nouvelles modalités de délivrance du visa.
Le maintien des refus de visas aux Marocains par les autorités françaises continue de déplaire au royaume. Le rendez-vous pour obtenir ce sésame est devenu quasi-impossible depuis que le gouvernement français a décidé, en octobre 2021, de durcir les conditions d’attribution de visas aux marocains.
Une décision ”punitive” qui constitue, selon Chakib Alj, patron de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM),un moyen de pression exercé sur trois pays maghrébin à savoir la Tunisie, l’Algérie et le Maroc , en raison de leur refus d’accueillir leurs ressortissants en séjour illégal, en France, que les autorités du pays ont voulu expulser.
Face à cette situation qui va à l’encontre des marocains, la Fédération marocaine des Droits du Consommateur (FMDC),a adressé une correspondance à l’Ambassadrice de la République française au Maroc, Hélène Le Gal, pour la solliciter d’intervenir pour une restitution des frais de visas non délivrés pour “service non honoré”.
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Notant dans ce sens que le demandeur est amené à payer un montant minimum de 316 Dhs , et ce en passant par l’intermédiaire d’un centre de demande de visa français, pour ensuite payer à nouveau, au moment du dépôt de la demande, les frais de visas France dont le montant varie entre 50 euros, pour les étudiants, et 80 euros minimums pour les visas court séjour. Chose qui fait penser, selon Bouazza Kherrati, président de la FMDC, que la demande de visa constitue aujourd’hui une opération commerciale qui profite en premier lieu à la République française.
“Je ne peux pas payer des frais qui s’élèvent à 1.000 Dhs rien que pour le traitement de mon dossier. C’est comme si vous allez acheter un frigo, et le commercial vous demande de lui payer à l’avance des frais pour les explications qu’il va vous livrer, même si vous n’achetez pas ce frigo”, dit-il de manière ironique.
Par ailleurs , Bouazza Kherrati a mis l’accent sur l’absence de toute autorité légale permettant aux sociétés intermédiaires entre le Consulat et le consommateur de détenir les données personnelles du demandeur de visa.
“Ses intermédiaires vous mettent justement le couteau à la gorge. Vous n’avez pas le droit de refuser ou d’accepter… Il s’agit -là d’un service payant, donc pourquoi exiger des consommateurs leurs données et les exploiter en plus ? Raison pour laquelle nous avons estimé que la loi 08-09 n’est pas respectée dans ce processus de demande de visa », a-t-il déclaré à Medias24.
La réaction de la Fédération marocaine des Droits du consommateur intervient après qu’une polémique s’est déclenchée , il y’a quelques jours, suite au tweet de l’ambassadrice de France au Maroc, jugé “condescendant” .
Je remercie Chakib Benmoussa, Président de la @CSMDMaroc et @AmbaMarocFrance pour m'avoir présenté ce matin un point d'étape de la @CSMDMaroc : de très belles perspectives pour le nouveau pacte économique 🇲🇦🇫🇷! avec @MezouaghiMihoub @AFD_France . https://t.co/ZGf7HjRbwE
— Hélène Le Gal (@HeleneLeGal) June 5, 2020
La diplomate a d’ailleurs été assaillie de commentaires de Marocains mécontents qui dénoncent son manque de respect et de considération envers son homologue Chakib Benmoussa, ambassadeur du Maroc en France.
Plusieurs commentaires ont dénoncé le caractère injuste de cette décision prise par la France qui se manifeste dans le refus de 50% des visas sans même que leurs dossiers ne soit étudiés.