Vladimir Poutine: « La Russie n’a pas posé de conditions pour les négociations, mais pour la paix »
En visite d’État au Kazakhstan, le président russe Vladimir Poutine a tenu une conférence de presse marquée par des déclarations fermes à l’encontre de l’OTAN et des puissances occidentales, tout en abordant divers sujets d’actualité géopolitique. Le dirigeant russe a notamment évoqué l’arme hypersonique « Orechnik », les frappes contre le territoire russe, l’Ukraine, et les relations internationales, dans un discours mêlant avertissements sévères et déclarations stratégiques.
Vladimir Poutine a souligné le potentiel destructeur de l’arme hypersonique Orechnik, actuellement en phase d’essai. Ce missile, capable de détruire des infrastructures enfouies jusqu’à quatre étages sous terre, incarne une avancée militaire majeure pour Moscou.
« L’utilisation d’Orechnik n’est pas exclue pour frapper des installations militaires et des centres de décision, y compris à Kiev », a prévenu le président russe.
Ce système, destiné à renforcer la posture militaire de la Russie, pourrait encore être perfectionné, bien que Poutine ait précisé qu’il ne serait pas utilisé pour des cibles mineures. Comparant cette éventualité à « tirer sur des moineaux avec un canon », il a laissé entendre que l’arme serait réservée à des objectifs stratégiques d’envergure.
Face à l’intensification des frappes sur son territoire, notamment avec des armes fournies par les puissances occidentales, Moscou adopte une ligne dure. Poutine a affirmé que chaque attaque entraînera une réponse proportionnée décidée par l’état-major général russe.
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« Le choix de l’arme dépendra de l’ampleur de la cible », a-t-il précisé, mettant en garde contre les escalades sur le sol russe.
La question de l’Ukraine reste au cœur des préoccupations russes. Poutine a réitéré que l’acquisition d’armes nucléaires par Kiev constituerait une « violation flagrante » des engagements internationaux en matière de non-prolifération.
« Si l’Ukraine parvient à se doter d’armes atomiques, la Russie utilisera tous les moyens de destruction à sa disposition pour l’en empêcher », a-t-il averti.
Cependant, le président russe a laissé une porte ouverte aux négociations, tout en insistant sur les conditions déjà établies par Moscou. Il a affirmé que la Russie ne posait pas de préalables aux négociations, mais à une paix durable.
Sur le front militaire, Poutine a assuré que l’armée russe progressait sur la majorité des lignes de front dans le cadre de l’ « opération militaire spéciale ». Il a également évoqué la modernisation des équipements militaires, notamment les drones, qui pourraient bientôt constituer une catégorie de forces autonomes.
« Nos militaires savent désormais réagir immédiatement aux évolutions sur le terrain », a-t-il affirmé, vantant l’adaptabilité des troupes russes.
Dialogue avec Washington et position sur l’Europe
Sur le plan diplomatique, Poutine s’est montré disposé à dialoguer avec les États-Unis, tout en exprimant des inquiétudes quant à la transition entre les administrations Biden et Trump. Il a laissé entendre que l’administration sortante pourrait compliquer les relations futures entre Moscou et Washington.
Concernant l’Europe, le président russe a dressé un constat sévère, affirmant que le continent avait perdu son indépendance sur la scène internationale. Il a néanmoins réaffirmé sa disponibilité à restaurer les relations avec les nations européennes, malgré des divergences persistantes, notamment avec le chancelier allemand Olaf Scholz sur la crise ukrainienne.
La conférence de presse de Vladimir Poutine a une fois de plus mis en lumière la complexité de la stratégie russe : un mélange d’intimidation militaire, de revendications géopolitiques et d’ouverture calculée au dialogue.