Washington : l’expérience multidimensionnelle du Maroc en matière de lutte contre le terrorisme et de prévention de l’extrémisme
La Secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Mme Mounia Boucetta, a mis en avant, vendredi à Washington lors d’une réunion ministérielle Afrique-Etats-Unis, les différentes facettes de l’expérience multidimensionnelle du Maroc en matière de lutte contre le terrorisme et de prévention de l’extrémisme et de la radicalisation.
L’approche du Maroc est basée sur « la conviction qu’il ne saurait y avoir de paix et de stabilité durables sans qu’il y ait de triptyque ‘sécuritaire’, ‘prospérité économique, développement humain équitable et inclusif’ et ‘promotion des valeurs culturelles religieuses authentiques' », a-t-elle déclaré lors de cette réunion tenue au siège du Département d’Etat américain, sous le thème « le commerce et l’investissement, la sécurité et la bonne gouvernance en Afrique » », en présence de l’Ambassadeur de Sa Majesté le Roi à Washington, Lalla Joumala Alaoui.
Sur le plan social et afin de réduire les inégalités, le Maroc, sous la conduite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, a lancé l’Initiative nationale du Développement humain qui a permis de développer près de 42.000 projets ayant bénéficié à 10 millions de personnes avec un investissement global de près de 4 milliards de dollars, a rappelé M. Boucetta, qui s’exprimait dans un panel sur le thème : « Elargissement de la responsabilité régionale en matière de lutte anti-terroriste, contre l’extrémisme violent et de sécurité ».
Elle a précisé que ces projets concernent principalement la mise en place d’activités génératrices de revenus, la valorisation du potentiel naturel et humain, l’amélioration des conditions d’accès aux services de base, le développement des capacités de savoir-faire agricole et artisanal, ainsi que la protection et le développement de l’environnement et la préservation du domaine forestier.
Pour ce qui est de la restructuration du champ religieux, le Maroc a adopté une série de mesures visant notamment à lutter contre les différentes formes d’extrémisme et promouvoir les valeurs de modération et de tolérance consacrées par l’Islam, a-t-elle ajouté, citant notamment la création de la Fondation Mohammed VI pour les ouléma africains qui a pour objectif principal d’unifier et de coordonner les efforts des ouléma musulmans issus des Etats d’Afrique pour la promotion, la diffusion et la consolidation des valeurs de tolérance consacrées par l’islam, a poursuivi la secrétaire d’Etat, faisant état également des efforts en matière d’encadrement religieux de la communauté marocaine à l’étranger, de révision des programmes et des manuels d’enseignement de l’éducation religieuse et de lancement de chaînes de télévisions pour la diffusion d’émissions pédagogiques pour la vulgarisation des enseignements de l’islam.
Dans un autre registre, le Maroc a mis l’accent sur la nécessité de disposer de programmes de lutte contre la cybercriminalité pour prévenir l’utilisation de l’internet à des fins terroristes, a-t-elle dit, faisant état, à cet égard, de l’introduction d’amendements au Code pénal visant à incriminer l’utilisation de cet outil à des fins d’apologie ou de propagande des idées extrémistes.
Mme Boucetta n’a pas manqué de mettre l’accent sur la lutte contre la radicalisation en milieu carcéral, à travers la formation du personnel pénitentiaire à la détection d’individus extrémistes, ainsi que sur l’intérêt accordé aux jeunes et leur meilleure implication et intégration dans la société, un axe primordial, pour lequel une stratégie nationale a été mise en place pour leur donner des choix de développer des projets et des initiatives.
Concernant le volet de la répression, le Maroc a mis à jour son cadre institutionnel et juridique pour s’adapter aux phénomènes du terrorisme et de l’extrémisme et pouvoir disposer des moyens nécessaires pour les contrecarrer, a-t-elle dit, évoquant notamment la mise en place d’un bureau d’investigation spécialisé pour la lutte contre les crimes et délits, mais également doté de compétences pour le traitement du trafic des stupéfiants, d’armes et d’explosifs.
La secrétaire d’Etat a également mis en avant les efforts en matière de renseignement et de formation pour le lutter contre les pratiques de blanchement des capitaux et de financement du terrorisme.
Par ailleurs, elle a tenu à souligner que toutes ces actions d’ordre répressif et préventif ont été parallèlement accompagnées par un travail important de collaboration régionale et internationale, évoquant la coopération du Maroc avec plusieurs pays du voisinage en termes d’échanges d’informations et de lutte contre le terrorisme, par l’animation d’un ensemble de comités spécialisés qui constituent des plateformes importantes de dialogue et d’échange pour capitaliser sur les meilleures pratiques avec les pays voisins et trouver les solutions les plus adaptées.
Mme Boucetta s’est dite certaine que « l’étendue et la gravité de ce phénomène nécessite de renforcer la collaboration aux niveaux international et régional, de capitaliser sur les bonnes expériences, dans le cadre d’une volonté réelle et d’un discours sincère et franc, soulignant la conviction du Maroc que la lutte contre le terrorisme nécessite également d’agir pour réduire les foyers des conflits dans la région qui contribuent à alimenter le discours extrémiste.
Dans un autre panel sur le Commerce, Mme Boucetta est intervenu pour souligner la nécessité d’améliorer le climat des affaires, encourager les start-ups et les partenariats publcic-privé afin de promouvoir les investissements en Afrique.
La réunion ministérielle sur le commerce et l’investissement, la sécurité et la bonne gouvernance en Afrique, qui s’est ouverte par le Secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson, se tient en présence des ministres africains des Affaires étrangères ou leurs représentants et du président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki.
Cette réunion a pour objectif de faire progresser l’agenda des États-Unis, en travaillant avec des partenaires africains pour promouvoir un engagement commun en faveur d’un marché ouvert; un commerce libre et équitable; la démocratie et la primauté du droit; et des réponses efficaces aux menaces terroristes mondiales, selon un communiqué du département d’Etat.