WEF 2025 : Les défis géopolitiques, climatiques et technologiques en tête des préoccupations
La 20e édition du Global Risks Report, publié par le Forum économique mondial (WEF), à la veille de sa réunion annuelle à Davos, en Suisse, révèle un paysage mondial de plus en plus fracturé, où l’escalade des défis géopolitiques, environnementaux, sociétaux et technologiques menace la stabilité et le progrès.
Bien que les risques économiques présentent une importance moins immédiate dans les résultats de l’enquête de cette année, ils restent une préoccupation, en corrélation avec les tensions sociétales et géopolitiques, selon le rapport, qui s’appuie sur les points de vue de plus de 900 experts mondiaux en risques, décideurs politiques et leaders du secteur interrogés en septembre et octobre 2024. Les conflits armés entre États sont identifiés comme le risque mondial immédiat le plus pressant en 2025, près d’un quart des personnes interrogées les classant comme la préoccupation la plus grave pour l’année à venir.
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La mésinformation et la désinformation restent les principaux risques à court terme pour la deuxième année consécutive, soulignant leur menace persistante pour la cohésion sociétale et la gouvernance en érodant la confiance et en exacerbant les divisions au sein des nations et entre elles. Parmi les autres risques majeurs à court terme figurent les événements météorologiques extrêmes, la polarisation sociétale, le cyber-espionnage et la guerre cybernétique. Les risques environnementaux dominent les perspectives à long terme, avec notamment les phénomènes météorologiques extrêmes, la perte de biodiversité et l’effondrement des écosystèmes, les changements critiques du système terrestre et les pénuries de ressources naturelles en tête du classement des risques sur 10 ans.
Le paysage à long terme est également assombri par les risques technologiques liés à la mésinformation, à la désinformation et aux conséquences néfastes des technologies d’IA. Alors que les divisions s’approfondissent et que la fragmentation remodèle les paysages géopolitiques et économiques, la nécessité d’une coopération mondiale efficace n’a jamais été aussi urgente. Pourtant, avec 64 % des experts anticipant un ordre mondial fragmenté marqué par la concurrence entre les puissances moyennes et grandes, le multilatéralisme est confronté à des pressions importantes.
Cependant, le repli sur soi n’est pas une solution viable. La décennie à venir représente un moment charnière pour les dirigeants qui doivent faire face à des risques complexes et interconnectés et s’attaquer aux limites des structures de gouvernance existantes. Pour éviter une spirale descendante d’instabilité – et au contraire rétablir la confiance, renforcer la résilience et assurer un avenir durable et inclusif pour tous – les nations doivent prioriser le dialogue, renforcer les liens internationaux et favoriser les conditions d’une collaboration renouvelée, conclut le rapport.
Avec MAP