Youtube intensifie les contrôles de ses chaînes pour rassurer les annonceurs
La plateforme vidéo YouTube, filiale de Google, va intensifier les règles d’accès et les contrôles de ses chaînes pour rassurer les annonceurs publicitaires après une série de dérapages constatés dans les contenus mis en ligne.
« On ne peut nier que 2017 a été une année difficile avec plusieurs problèmes ayant affecté notre communauté et nos partenaires publicitaires », a déclaré Paul Muret, vice-président de Youtube, dans un message posté mardi sur la plateforme dont la publicité numérique représente l’essentiel des revenus.
« Les défis que nous avons relevés en 2017 nous ont aidés à entreprendre des changements difficiles en 2018 », a-t-il ajouté.
Dorénavant, les chaînes auront besoin d’au moins 1.000 abonnés et 4.000 heures de temps de visionnage sur l’année précédente pour être admissibles sur la plateforme, selon M. Muret. Auparavant, une chaîne nécessitait un cumul minimum de 10.000 vues.
« Nous voulons prendre en considération la dimension de la chaîne, l’implication de l’audience et l’attitude du fondateur pour décider de son admissibilité », a poursuivi M. Muret.
YouTube va en outre surveiller de près les spams ou tout autre signal abusif pour s’assurer que le contenu des chaînes demeure en accord avec la charte de Google. La plateforme va aussi fournir aux annonceurs des améliorations de modalités de contrôle des vidéos notamment sur le portefeuille Google Preferred qui permet aux entreprises d’identifier les chaînes les plus populaires.
Ces changements devraient concerner un « nombre significatif » de chaînes, selon la plateforme qui a dû sanctionner la semaine dernière l’une de ses vedettes, l’Américain Logan Paul, après la publication au début du mois d’une vidéo tournée au Japon et mettant en scène des images d’un homme qui s’était suicidé par pendaison.
Le jeune homme de 22 ans, qui selon plusieurs estimations aurait gagné plus de dix millions de dollars en 2017, a été écarté de deux projets de tournage et du portefeuille Google Preferred.
En novembre dernier, YouTube avait effacé des milliers de vidéos d’enfants qui s’accompagnaient de commentaires très déplacés voire pédophiles à la suite d’un article du quotidien britannique The Times affirmant que des publicités pour de grandes marques (Adidas, Amazon ou Mars notamment) apparaissaient à côté de ces vidéos d’enfants.
Selon d’autres médias, plusieurs annonceurs avaient décidé de ne plus placer de pubs sur YouTube pour cette raison. Le groupe informatique américain HP avait confirmé à l’AFP « avoir immédiatement demandé à Google de suspendre toute publicité sur YouTube ».