Zarafasaura Oceanis : APPGM obtient gain de cause
L’Association pour la protection du patrimoine géologique du Maroc (APPGM) a obtenu gain de cause, ce mercredi, à la suite de la décision de retirer le Zarafasaura Oceanis, âgé d’au moins 66 millions d’années et d’une valeur estimée à 450.000 euros,de la vente aux enchères qui se tiendra à l’Hôtel Drouot à Paris du 4 au 7 mars. Toutefois il sera exposé au public comme prévu.
En effet, à l’issue d’une entrevue, ce mercredi matin, entre l’ambassadeur du Maroc en France et le commissaire-priseur Maitre Alexandre Giquello de l’étude Binoche et Giquello, la vente aux enchères du plésiosaure planifiée pour le 7 mars a été finalement abandonnée.
« Un accord en bonne intelligence avec le gouvernement marocain», déclare Maître Giquello dans un communiqué à l’AFP. »La décision volontaire de Maître Giquello de retirer cette pièce intervient malgré l’absence de textes réglementaires, comme le souligne l’Association pour la Protection du Patrimoine Géologique du Maroc », indique le communiqué de la maison de ventes.
Ayant Soupçonné l’exportation d’être illégale, l’APPGM avait indiqué avoir saisi le Directeur de la géologie pour savoir si ce spécimen avait été autorisé à l’export et avait demandé aux autorités marocaines d’intervenir auprès des organisateurs des enchères pour un éventuel rapatriement du fossile ‘’si tel n’était pas le cas’’.
Maintenant que les choses semblent être apaisées et à l’issue de cette affaire, la nécessité d’adopter une réglementation régissant la circulation du patrimoine culturel s’impose plus que jamais.
Déterré du bassin des phosphates de Khouribga, Il fallut presque deux années de préparation minutieuse et de restauration de la part d’une équipe de spécialistes italiens, avec l’indispensable supervision et les conseils scientifiques d’un Professeur reconnu pour exposer correctement le spécimen dans une position et un environnement réalistes,rappelle la maison Drouot sur sa fiche de présentation du fossile.
‘’Cet exemplaire est l’unique spécimen complet à 75% de qualité muséale sur le marché, et le premier disponible pour une collection privée’’, avait annoncé la Maison Drouot.
Les Plésiosaures faisaient partie des «bêtes géantes» primitives les plus emblématiques, qui ont intrigué les scientifiques et amateurs depuis plusieurs siècles.
«Il est très rare de trouver des pièces comme le squelette de Zafasaura, d’autant plus que celui-ci est presque complet, ce qui n’est pas souvent le cas», précise, au Figaro,RaphaeleLaxan, commissaire-priseur chez Binoche et Giquello.
La mine de phosphates de Khouribga est la plus grande au monde à ciel ouvert, ‘’Paradis des géologues’’ comme on la nomme, elle est réputée pour son plus grand nombre de fossiles enregistrés. Cela est dû à la nature du sol (présence de l’hydroxyapatite) qui permet une excellente conservation des os et des dents fossilisés.Pour les paléontologues, les gisements de phosphates sont des sites privilégiés qui constituent un Hot spot de paléodiversité. Malheureusement, ce site fait l’objet de pillages intensifs. Beaucoup de fossiles sont collectés par les habitants des villages des alentours et sont destinés à la vente.
Chaouki Oulkhir