« Zéro Mika »: Le sac en plastique toujours en vie, la lutte se poursuit
N’est-il pas grand temps, un an après l’entrée en vigueur de la loi n° 77-15 instaurant l’opération « Zéro Mika », de maîtriser ce monstre qu’est le plastique? D’ambitieuses campagnes gouvernementales ou associatives ont tenté, tant bien que mal, de venir à bout de cette matière.
Néanmoins, elle reste en vie. Un effort considérable a été déployé dans le cadre d’une approche globale: éradication, contrôle, accompagnement des entreprises lésées, mise en place d’alternatives et sensibilisation des consommateurs.
Et le bilan d’après une année, en chiffres, parle de lui-même. 6.800 tonnes de sacs ont été incinérées. 57 entreprises produisent déjà la solution alternative avec une capacité de production de près de 11 milliards de sacs (tissés, non tissés et en papier) par an. Près de 2.500 opérations de contrôle ont donné lieu à quelques 11.142 infractions et plus de 430.000 opérations de sensibilisation.
S’inspirant d’une vision écologique avant-gardiste, la « justice climatique » a dit son mot. Mais la sentence semble être en difficulté d’exécution. Les sacs continuent de circuler parmi nous. Le « Mika » trouve toujours preneur. Le consommateur marocain, trop habitué à cet outil bien nocif, qu’est le sac en plastique, a beaucoup de mal à s’en défaire même s’il a pris conscience du danger que cet outil représente pour l’environnement, donc pour sa santé, à plus ou moins brève échéance.
Force est de constater, dès lors, que malgré tout ce qui a pu être entrepris au titre du fameux « Zéro Mika« , beaucoup reste encore à faire.
Il semblerait qu’il y ait besoin d’une prise de conscience plus grandissante chez un client « fidélisé » par une matière fatale.
Si nous y parvenons, alors le « Zéro Mika » pourra constituer l’acte de naissance d’une conscience environnementale nationale apte à barrer la route aux menaces, qui telles des épées de Damoclès, pèsent sur le devenir d’une Planète, et sur laquelle elles peuvent s’abattre à tout moment !
En étant conscients du danger qu’exercent ces sacs en plastiques sur l’environnement, et par conséquent sur notre existence même sur cette Terre nourricière, nous sommes contraints d’avoir le courage nécessaire pour déterminer les responsabilités de chacun d’entre nous dans le cadre d’une prise de conscience environnementale collective.
Il est question d’opérer un saut qualitatif dans la sphère de la responsabilité vis-à-vis des générations futures quant au legs environnemental que nous leur laisserions et que nous voudrions tous ou souhaiterions qu’il soit des plus sains et avantageux.
L’interdiction des sacs en plastique n’est pas chose aisée tant les intervenants sont nombreux et proviennent de toutes les franges de la société: industriels, petits fabricants informels, petits et grands commerçants, consommateurs…
Ces sacs en plastique, non biodégradables, sont devenus les symboles insupportables d’une société de consommation dite du « Jetable » qui, pour un acte si simple mais ô combien conséquent, met en danger toute la chaîne de la vie durant des siècles.
Les conséquences sur notre environnement d’un sachet en plastique, dont la durée de vie va de 100 à 400 ans, sont énormes puisqu’en touchant aussi bien la faune que la flore, elles mettent en péril la survie de tous les êtres vivants humains, animaux ou végétaux.
Au fond des océans, les sacs en plastique modifient les écosystèmes en empêchant le passage de la lumière indispensable à la photosynthèse des organismes végétaux et fortement nuisible au développement des plantes aquatiques.
Toutes ces parcelles de terre, toutes ces nappes phréatiques, de même que l’atmosphère, ainsi que toutes ces mers et ces océans, dont nous tirons la substance même de notre existence, se trouvent sous la menace du « monstre« , qu’est le sac en plastique. En somme, si le « Mika » reste en vie, c’est notre vie à nous qui est menacée.