ZLECA : Fierté et optimisme à Niamey
C’est un message de fierté, d’optimisme et d’aspiration que les leaders africains ont lancé, dimanche à Niamey, à l’ouverture du 12ème Sommet extraordinaire de l’Union africaine (UA), exclusivement consacré au lancement officiel de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA).
Tour à tour, les chefs d’Etat et de gouvernement africains se sont félicités de la genèse, de la portée et des retombées de cette Zone qui fera de l’Afrique un méga-marché de plus d’un milliard de personnes avec un produit intérieur brut (PIB) cumulé d’environ 3.5 milliards USD.
Donnant le ton, le président de la commission de l’UA Moussa Faki Mahamat a salué un accord « historique » qui inspire fierté et qui devrait métamorphoser l’économie continentale en dopant de manière exponentielle les flux commerciaux interafricains.
« Une fierté pour tous », c’est en ces mots que Faki Mahamat a qualifié le lancement de la ZLECA, dont l’une des caractéristiques phares est, selon lui, sa capacité de renfermer une diversité de situations économiques, géographiques et démographiques.
L’opérationnalisation de la ZLECA est de nature à favoriser l’entreprenariat, l’emploi de la jeunesse et l’émancipation des femmes, a soutenu Faki Mahamat, mettant l’accent par ailleurs sur le rôle central de la consolidation de la paix et de la sécurité dans le succès de ce projet.
D’après le président de la commission de l’UA, la ZLECA sera soutenue, dès son lancement, par des règles d’origines bien définies, des listes de concessions tarifaires dans le commerce de bien, un mécanisme en ligne de surveillance et d’élimination des barrières non tarifaires continentaux, une plate-forme panafricaine de paiement et de règlements numérique, une application Web et mobile pour les entreprises, ainsi qu’un portail de l’Observatoire africain de commerce, a-t-il fait savoir.
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Lui emboîtant le pas, le chef de l’Etat égyptien Abdel Fattah Al-Sissi, président en exercice de l’UA, a affirmé que l’opérationnalisation de la ZLECA marque un tournant décisif pour l’Afrique en ce qu’il incarne le prolongement et la continuité de l’action africaine commune, menée depuis la création de l’Organisation de l’unité africaine. De quoi susciter la fierté de tout un continent, a-t-il lancé.
L’entrée en vigueur de la ZLECA, l’une de plus grandes zones économiques du monde, est un acquis très important mais, a nuancé le président égyptien, tout un chemin est encore à parcourir pour doper les flux commerciaux interafricains, d’à peine à 15 pc, favoriser un climat propice à l’investissement et pulvériser les barrières face au commerce continental.
Il a appelé, dans ce sens, à renforcer et perpétuer les contacts avec le secteur privé et la société civile africains pour s’informer de leurs aspirations en vue de les associer à ce chantier d’envergure et réunir les garanties nécessaires à l’essor économique et à la promotion de l’industrialisation du continent.
Le président égyptien a plaidé avec force pour une mise à niveau de la chaine d’infrastructures en Afrique, condition sine qua non pour l’aboutissement de la ZLECA et partant, le développement économique pérenne.
Les yeux du monde entier sont rivés sur l’Afrique qui matérialise aujourd’hui sa volonté de se frayer un nouveau positionnement sur la cartographie économique internationale, a-t-il conclu.
Abondant dans le même sens, le Président du Niger, Isoufou Mahamadou, a relevé le caractère « immense » des opportunités commerciales découlant de l’entrée en vigueur effective de la ZLECA qui offrira un marché de 1,2 de consommateurs aujourd’hui et 2,5 milliards en 2050.
La réalisation de tous les projets inhérents à cet accord permettra d’élever le niveau des exportations intra-africaines estimées à moins de 15 pc, alors que celles intra-européennes, intra-asiatiques et intra-latino-américaines représentent respectivement 70 pc, 50 pc et 21 pc, a-t-il enchainé.
Même son de cloche chez la Secrétaire générale adjointe des Nations unies, Amina Mohamed. Pour la haute responsable onusienne, la ZLECA, au-delà de ses retombées économiques incontestées, renvoie une belle image de la volonté commune des pays africains de réaliser la vision portée par l’Agenda 2063 de l’UA et l’Agenda 2030 du développement durable.
C’est aussi, pour elle, un mécanisme à même de donner un coup d’accélérateur à l’innovation au niveau du continent, de stimuler la croissance et de transformer les économies africaines.
Comme fièrement souligné par les chefs d’Etat et de gouvernement africains, la ZLECA, de par sa dimension intégrationniste et ses retombées salutaires, se propose d’offrir un cadre pérenne qui permettra à l’Afrique d’acter son émancipation économique et commerciale et d’entrevoir son avenir en toute sérénité et confiance.