Zone de libre-échange continentale: L’intégration panafricaine est en marche
L’Afrique devrait franchir un nouveau pas vers l’intégration économique avec la signature attendue, mercredi à Kigali, par les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA), d’un accord historique qui marquera le lancement officiel de la zone de libre-échange continentale (ZLEC).
La mise en place de cet espace économique de plus de 1,2 milliard de consommateurs, est un projet phare de l’Agenda 2063, la vision à long terme de l’UA pour une Afrique intégrée, prospère et pacifique. L’établissement de cette zone se traduira en effet par la création d’un marché commun de biens et de services et la réalisation d’un produit intérieur brut (PIB) de 2,5 billions de dollars. Aussi, l’aboutissement de ce projet, en gestation depuis près de quatre décennies, devra assurément stimuler les échanges intra-africains qui ne représentent aujourd’hui que 10 % du total des échanges réalisés par le Continent.
Selon les estimations de la Banque africaine de développement (BAD), la zone de libre-échange continentale devra doper le PIB du contient de plus de 35 milliards de dollars dans les cinq prochaines années, à la faveur de l’élimination progressive des obstacles tarifaires et non tarifaires au commerce des marchandises et la libéralisation graduelle du commerce des services.
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La Commission économique pour l’Afrique des Nations Unies estime pour sa part que la concrétisation de cet ensemble économique contribuera à coup sûr à augmenter la part de l’Afrique dans le commerce mondial. Celle-ci étant encore dérisoire puisqu’elle n’en représente qu’environ 2 %. Pour les experts, une telle zone permettrait également de réduire la dépendance de l’Afrique vis-à-vis de l’étranger avec une baisse des importations africaines de 10,2 milliards de dollars.
A travers ce projet, les dirigeants africains ambitionnent de donner un coup d’accélérateur à la coopération commerciale via la mise en œuvre des mesures de facilitation des échanges pour in fine aboutir à une union douanière en 2022, et une communauté économique africaine d’ici 2028. Il est aussi question d’intensifier la coopération dans le domaine industriel ainsi qu’en matière d’investissements, deux secteurs prioritaires et catalyseurs du développement africain pour l’UA.
De même, la ZLEC participerait aussi à diversifier et à transformer l’économie africaine, à améliorer l’allocation des ressources, à réduire les prix dans les pays du contient et à rendre l’Afrique moins vulnérable aux chocs commerciaux externes. Elle est perçue, de ce fait, par l’ensemble des pays du continent comme un projet rassembleur qui va permettre à l’Afrique de concevoir un agenda commun et d’entrevoir son avenir avec optimisme, sérénité et en toute confiance.