Zuma, Nkosazana et Mugabé Objectif : saboter le Maghreb
L’invérifiable, l’improuvable et l’invraisemblable peuvent parfois se révéler déterminants dans le traitement de questions diplomatiques et autres problèmes de relations internationales. Le suivi minutieux des dossiers, les connaissances livresques, les rencontres porteuses d’échanges et génératrices de compromis et l’élaboration d’ingénieux scénarios, aussi importants que leur rôle puisse être, peuvent, dans certains cas, se laisser doubler par des prémonitions instinctives, un flair aiguisé et des capacités de déduction longuement affûtées.
Une telle approche d’analyse me semble la plus adéquate, si l’on cherche à s’expliquer l’attitude constante de Pretoria vis-à-vis du problème qui ne cesse de diviser l’Afrique du nord.
David Zuma a accédé à la présidence en Afrique du sud, première puissance économique du continent, et s’emploie assidument à asseoir son hégémonie sur la totalité de l’Afrique Australe, tout en lorgnant vers d’autres horizons continentaux. Son ex-épouse, Nkosazana Dlamini-Zuma, qui est ensuite élue à la tête de la Commission (Secrétariat) de l’Union Africaine (UA) à Addis Abéba, ne peut bien sûr rien entreprendre sans aviser son ex-mari qui veille à sa promotion. Et enfin Mugabé, président du Zimbabwe, qui s’est vu hissé tout récemment à la présidence de l’UA, a un grand besoin de la protection de son puissant voisin pour pérenniser sa dictature sur un Zimbabwé privé de tout progrès…
Malgré le passé militant de ces trois personnages, on se tromperait à vouloir déceler en eux un quelconque héritage de feu Mandela. Le grand héros sud-africain aimait l’Afrique du nord, et proclamait, avec émotion et sincérité et chaque fois qu’il en avait l’occasion, sa reconnaissance au Maroc et à l’Algérie pour l’aide qu’ils avaient apportée à la lutte anti-apartheid.
Quant à nos trois manœuvriers qui semblent aujourd’hui avoir le vent en poupe, ils sont dénués de tout scrupule et n’ont d’autre sentiment envers l’Afrique du nord que malveillance et jalousie. Saborder toute entente entre l’Algérie et le Maroc est leur projet de toujours. Lors de mes discussions autour d’un verre avec des diplomates africains, particulièrement d’Afrique Australe, je n’hésitais pas, parfois sur le ton de l’humour, d’évoquer cet aspect des choses. En réponse, j’avais tantôt des silences agacés, mais visiblement consentants, tantôt des répliques déguisées en plaisanteries, telle que « c’est bien fait pour vous les Arabes, vendeurs d’esclaves de tous les siècles ».
Nos diplomates avisés, qu’ils soient marocains ou algériens, le savent bien et ne peuvent en parler. Mais si les Marocains tentent de contrer ces pernicieuses manœuvres diplomatiques afin de préserver son intégrité territoriale, on ne peut que déplorer la paradoxale et honteuse complicité d’Alger dans cette affaire. Ces manigances ne visent en effet pas seulement le Maroc, mais le Maghreb dans son ensemble. Zuma, Nkosazana et Mugabé ne peuvent être les prospecteurs de la paix, et ne cherchent qu’à perpétuer la division des peuples maghrébins, tout en rêvant de faire de l’Afrique du sud la puissance dominatrice de tout le continent. Et ils n’ont pas besoin d’un dessin pour savoir qu’une entente entre le Maroc et l’Algérie ferait du Maghreb le principal pôle de développement en Afrique. C’est en premier lieu cette entente qu’ils veulent empêcher à tout prix, et c’est la mission non déclarée de vieux et tumultueux Mugabé. Il est seulement on ne peut plus affligeant de voir nos frères Algériens l’y aider