Quand Nestlé Maroc dénigre les femmes par sa websérie « baghintzewej »
Quand la femme marocaine ne vaut pas plus qu’un dessert, quand le mariage est réduit à un jeu « gustatif », quand nos filles jouent le jeu -importe peu qu’il s’agisse d’une mise en scène- et concourent pour plaire au futur « mari dominant » qui n’a que l’embarras du choix, quand nos filles se mettent dans l’étalage, à la merci d’une future belle-mère qui ne voit en l’épouse de son fils « kaml makmoul » qu’une bonne cuisinière, quand elles donnent l’impression que leur but dans la vie c’est de dénicher « le bon parti », quand la femme est limitée à un piètre objet de marketing, quand la relation belle-mère/brue est péjorativement instrumentalisée, c’est que nous touchons le fond.
Quand l’image du couple véhiculée est celle de la suprématie masculine, quand les campagnes marketing font montre de sexisme et de manque de créativité, quand le bad buzz tombe très bas, quand « sidi Anas » alias « Moulay Sltane » version nulle et dégradante de l’homme de 2018, lance sa compétition pour trouver « bnt nnass » en se basant sur le bon ou le mauvais dessert qu’elle lui préparerait, c’est que nous sommes mal barrés. C’est que nous retombons dans les archaïsmes d’un obscurantisme ancré quoique modernisé, c’est que nous allons droit dans le mur.
Quelle image cherche-t-on à véhiculer de la femme marocaine dont le quotidien est un perpétuel combat pour ses droits ? Quelles valeurs cherche-t-on à transmettre à nos jeunes déjà en mal de repères?
Et surtout ne me parlez pas de l’émission française du même concept « Qui veut épouser mon fils? » diffusée il y a un peu plus de deux ans sur TF1 parce que notre culture est autre.
Il est vrai que Nestlé Maroc s’est fendu d’un communiqué en vue de s’excuser auprès de ses consommateurs mais le mal est fait et l’image de la femme en a pris un coup! Le géant de l’agroalimentaire s’est fourré le doigt dans l’oeil jusqu’au coude avec cette campagne publicitaire qui ne lui a valu qu’indignation et foudres.