Turquie: l’auteur de la fusillade dans une discothèque arrêté à Istanbul

La police turque a arrêté à Istanbul l’auteur présumé de l’attaque, la nuit du Nouvel An, contre une discothèque de la plus grande ville du pays, qui avait fait 39 morts, après une longue chasse à l’homme.

Selon l’agence progouvernementale Anadolu, le suspect se nomme Abdulgadir Masharipov. L’agence de presse Dogan a indiqué pour sa part qu’il utilisait comme nom de code Abou Mohammad Khorassani au sein du groupe jihadiste Etat islamique (EI).

Il avait déjà été identifié sous ce nom par les services de renseignement et la police anti-terroriste d’Istanbul comme un Ouzbek de 34 ans, faisant partie d’une cellule de l’EI en Asie, selon des articles parus dans la presse turque le 8 janvier.

L’homme a été retrouvé avec son fils de quatre ans dans un appartement du quartier stambouliote d’Esenyurt lors d’une vaste opération policière, selon la chaîne de télévision d’Etat TRT.

Selon TRT, l’arrestation s’est produite lors d’un coup de filet mené conjointement par la police et les services secrets turcs MIT au milieu de la nuit (lundi 21H15 GMT). La police avait repéré la cache du suspect trois jours auparavant et l’avait suivi pour pouvoir identifier ses complices.

L’agence de presse Dogan a publié une photo du suspect, le visage ensanglanté et vêtu d’un T-shirt, fermement maintenu au cou par un policier.

Il était en cavale depuis plus de quinze jours, après avoir ouvert le feu sur des centaines de personnes qui célébraient le Nouvel An dans la discothèque branchée Reina, au bord du Bosphore, semant le chaos (39 morts dont 27 étrangers, notamment du Liban, d’Arabie saoudite, d’Israël, d’Irak ou du Maroc). L’attentat a été revendiqué par l’EI.

Des informations avaient indiqué dans un premier temps qu’il serait originaire du Kirghizstan, ou qu’il serait un Chinois ouïghour.

Les autorités avaient renforcé depuis l’attentat les contrôles aux frontières pour éviter que l’assaillant ne leur échappe et des informations laissaient entendre qu’il n’avait jamais quitté la ville.

Selon la chaîne TRT, le suspect résidait dans un appartement loué par un ressortissant kirghize à Istanbul, qui a été également arrêté.

Selon l’agence progouvernementale Anadolu, cinq personnes ont été appréhendées dans l’opération de lundi soir, dont trois femmes. Le fils du suspect a été confié aux services sociaux.

Au moins 35 personnes avaient déjà été arrêtées en lien avec l’attentat avant cette opération policière, selon le décompte d’Anadolu.

Le suspect a été conduit au siège de la police stambouliote pour y être interrogé et d’autres opérations policières ont eu lieu dans la ville, ajoute Anadolu, sans donner plus de détails.

Selon les médias turcs, l’assaillant était un tireur très bien entraîné qui avait combattu pour l’EI en Syrie et était devenu un expert en armes.

Plusieurs médias avaient aussi affirmé que le tueur présumé s’était installé en novembre à Konya (centre) avec son épouse et leurs deux enfants à son retour de Syrie afin de ne pas éveiller les soupçons.

L’attentat au Reina avait marqué un début d’année sanglant pour la Turquie, déjà secouée en 2016 par une tentative de coup d’Etat et une vague d’attaques meurtrières commises par des jihadistes ou la rébellion kurde.

Le but de l’attentat était de « nous dresser les uns contre les autres », avait averti le président Recep Tayyip Erdogan, mettant en garde contre un risque de « polarisation » après la publication de messages sur les réseaux sociaux critiquant le style de vie des personnes tuées dans la discothèque.

La Turquie a été accusée par ses alliés occidentaux de ne pas avoir fait suffisamment contre la montée en puissance de l’EI, accusation que les autorités turques rejettent, faisant valoir qu’elles ont placé le groupe sur leur liste des organisations terroristes depuis 2013.

En revendiquant le carnage du Reina, l’EI a reproché à la Turquie, pays à majorité musulmane, son intervention en Syrie et sa participation à la coalition menée par les Etats-Unis qui combat le groupe jihadiste en Syrie et en Irak.

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