80 journalistes tués en 2018 : le bilan terrifiant de Reporters sans frontières
Saad Bouzrou
L’ONG Reporters sans frontières publie son bilan annuel des exactions commises et pointe une violence sans précédent contre les journalistes.
En 2018, 80 journalistes ont été tués pour avoir exercé leur mission d’information, près de 350 sont aujourd’hui en détention et 60 sont otages. Des chiffres qui traduisent une hausse inédite par rapport à 2017 où 65 journalistes avaient été tués.
Prises d’otages, disparitions forcées ou encore assassinats, les chiffres des violences perpétrées contre les journalises en 2018 sont en nette hausse. C’est ce que dévoile Reporters sans frontières dans son bilan annuel.
Parmi les journalistes tués, 63 sont des professionnels, soit une hasse de 15%, 13 non professionnels (contre 7 l’an dernier) et 4 collaborateurs de médias, souligne l’ONG.
« La haine contre les journalistes proférée, voire même revendiquée, par des leaders politiques, religieux ou des businessmen sans scrupules a des conséquences dramatiques sur le terrain et se traduit par une hausse inquiétante des violations à l’égard des journalistes », déplore Christophe Deloire, secrétaire général de RSF.
L’Afghanistan est le pays le plus dangereux pour les journalistes cette année.
C’est l’Afghanistan qui a été le pays le plus meurtrier cette année avec 15 morts, suivi par la Syrie qui occupait cette place pendant les six dernières années (11 journalistes tués) et le Mexique (9).
Autre fait notable pour l’ONG basée à Paris, l’entrée des Etats-Unis avec 6 meurtres dans ce triste classement après le drame de la fusillade sanglante contre le siège du journal Capital Gazette à Annapolis.
Lors de la publication de la dernière édition du Classement mondial de la liberté de la presse en avril dernier, RSF s’inquiétait déjà de cette haine délibérée envers les journalistes.
Enfin, RSF souligne qu’elle a enregistré trois nouveaux cas de journalistes disparus mystérieusement au cours de cette année, deux en Amérique latine et un en Russie. Un journaliste est porté disparu lorsqu’il n’y a pas assez d’éléments pour confirmer qu’il a été tué ou enlevé, et qu’aucune revendication sûre n’a été communiquée ou diffusée, indique l’organisation.
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