Plus de 6 MMDH pour la réhabilitation des centres ruraux
Le ministre de l’Aménagement du Territoire, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la Ville, Abdelahad Fassi Fihri a indiqué, mardi à Rabat, que les programmes de réhabilitation des centres ruraux ont mobilisé un montant global estimé à 6,88 MMDH, supporté à hauteur de 3,31 MDH par son département.
Lors d’une réunion de la commission de l’intérieur, des collectivités territoriales et de la politique de la ville à la Chambre des représentants, M. Fassi Fihri a souligné que plus de 100 conventions ont été signées entre 2015 et 2018 pour appuyer ces programmes, notant que ces derniers tendent à mettre en place des espaces territoriaux intégrés et solidaires, selon une vision prospective et proactive des politiques urbaines et à réhabiliter les centres des communes en milieu rural, avec une enveloppe budgétaire et un agenda précis, tout en se basant sur les résultats de l’étude relative aux centres émergents, qui est en phase finale.
Après avoir souligné que 348 espaces territoriaux ont été identifiés et répondent aux critères spécifiques et disposent d’un centre émergent, soit 27,1%, le responsable gouvernemental a fait savoir qu’il a été procédé à la classification de ces espaces abritant les centres ruraux émergents en cinq grandes zones, faisant savoir que la plupart des provinces ont des centres émergents avec différentes densités de population.
Par ailleurs, M. Fassi Fihri a indiqué que le programme relatif à l’assistance architecturale dans le monde rural de 2014 repose sur l’élargissement de l’offre englobant les plans architecturaux gratuits, les plans de restructuration des douars, les plans relatifs aux zones d’aménagement progressif et les études de faisabilité en la matière et d’autres ayant un caractère préventif et proactif portant sur les risques liés aux séismes, aux inondations et au glissement de sol.
De même, M. Fassi Fihri a précisé que 71% des dossiers relatifs aux permis de construction en milieu rural ont reçu un avis favorable durant l’année 2017-2018, soit 58.461 dossiers instruits.
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Dans ce sillage, il a fait savoir que parmi les dossiers ayant reçu l’avis favorable, 26.448 portent sur la construire sur une superficie de moins d’un hectare, tandis que 5.961 concernent des constructions sur plus d’un hectare, rappelant le cadre juridique de la construction en milieu rural, à savoir la loi n° 12.90 relative à l’urbanisme, la loi n° 25.90 relative aux lotissements, groupes d’habitations et morcellements et le dahir publié 25 juin 1960 relatif au développement des agglomérations rurales.
Concernant les dossiers relatifs aux projets de logements individuels, ils ont atteint 82,7% du total des dossiers de construction dans le monde rural, suivis des dossiers de projets agricoles (5,2%), ceux relatifs au morcellement de terrain (4,5%), puis les dossiers relatifs aux projets industriels (2,7%) et les dossiers liés aux projets touristiques (1,3%), a-t-il précisé.
Il a, en outre, mis l’accent sur les enjeux et défis que présente le monde rural, tels que les disparités territoriales, qui se manifestent principalement par une répartition géographique déséquilibrée de la population, avec la concentration de 70% des habitants dans cinq régions du Royaume et l’émergence du phénomène de la littoralisation, en particulier dans la zone s’étendant de Kénitra à Casablanca avec (55%).
Afin de réaliser des programmes opérationnels ayant un impact sur le développement rural, le ministre a appelé à encourager les opérations alternatives, en l’occurrence les lotissements d’équipement graduels aux côtés des douars et des zones qui connaissent une pression urbanistique, a-t-il noté, soulignant la nécessité de la mise en œuvre de nouveaux projets d’habitat au niveau des centres ruraux émergents.
De leur côté, les membres la commission de l’intérieur, des collectivités territoriales et de la politique de la ville à la Chambre des représentants ont mis l’accent sur les contraintes liées à la construction et à l’urbanisme en milieu rural, tout en insistant sur la nécessité d’éviter les lacunes ayant entaché ces secteurs dans les villes. Ils ont, également, estimé que la réalisation de la justice sociale est assurée via la justice territoriale.
Ils ont, en outre, souligné la nécessité de créer des agences d’urbanisme et d’aménagement relatives au monde rural, chargées de trouver des solutions opérationnelles et de simplifier les procédures, conformément aux principes de la justice territoriale, mettant en exergue le rôle central du secteur dans le développement global.