Saaïd Amzazi: La formation professionnelle incarne le levier d’employabilité par excellence
La formation professionnelle, qui est plus que jamais projetée au coeur du nouveau modèle de développement au Maroc, incarne le levier d’employabilité par excellence, a indiqué, mercredi, le ministre de l’Éducation nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Saaïd Amzazi.
Dans un monde globalisé où de nouveaux métiers ne cessent d’émerger tandis que d’autres disparaissent, et où les compétences deviennent très vite obsolètes au regard des exigences de l’entreprise, la formation professionnelle incarne le levier d’employabilité par excellence, puisqu’elle se focalise sur l’acquisition de compétences directement en lien avec les réalités économiques, « plus encore que ne le font les autres types de formations censées améliorer notre capital humain », notamment les formations plus longues de l’Enseignement Supérieur, a expliqué M. Amzazi dans un entretien à la MAP.
Il s’agit, selon le ministre, d’un outil efficace pour permettre aux jeunes d’accéder rapidement à un emploi décent, de pratiquer une activité génératrice de revenu, ou de créer leur propre entreprise.
Il a toutefois fait observer que le défi pour le Maroc est double : il s’agit d’une part d’inclure dans le développement économique et social une population jeune de plus en plus nombreuse, fortement impactée par le chômage et qui compte tout de même près de 2 millions de NEETs, et en même temps de former une main d’œuvre suffisamment qualifiée pour permettre au tissu économique de s’intégrer avec succès à la concurrence mondiale, relevant que pour cela, la feuille de route nationale de mise à niveau de la formation professionnelle et de valorisation des métiers prévoit de se pencher notamment sur la catégorie des jeunes en situation de vulnérabilité, à savoir les NEETs et les jeunes œuvrant dans l’informel, en leur proposant des programmes de requalification et des formations de courte durée.
Dans cet entretien qui intervient au lendemain du discours que SM le Roi Mohammed VI a adressé mardi soir à la Nation à l’occasion du 66è anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple, M. Amzazi a néanmoins fait remarquer que face à l’ambition louable de cette feuille de route et aux nombreux enjeux qui en découlent pour l’avenir du Maroc, « persistent de nombreux préjugés inhérents à la voie de la formation professionnelle, qui peuvent lourdement impacter notre stratégie si aucune action n’est envisagée dans ce sens ».
Il a indiqué à cet égard que le changement des mentalités pour revaloriser la formation professionnelle et ses débouchés aux yeux des Marocains, sera l’une des ambitions du nouveau système d’orientation scolaire, professionnelle et universitaire qui sera mis en place.
En effet, comme le souligne SM le Roi dans Son discours, l’obtention du baccalauréat et l’accès à l’université ne sauraient constituer un aboutissement en soi, et les jeunes marocains doivent se soucier également d’acquérir une formation et un savoir faire à même de leur ouvrir des perspectives d’insertion professionnelle concrètes, a estimé le ministre, ajoutant que l’un des défis du nouveau système d’orientation sera d’œuvrer à inverser la tendance actuelle d’orientation des bacheliers, qui se fait à 75%, vers la voie de l’enseignement supérieur contre seulement 25% vers la formation professionnelle.
Dans ce cadre, et conformément aux Hautes Instructions Royales, le ministère prendra de nouvelles mesures pour inverser cette tendance, en plus de celles déjà prises à la rentrée 2018-2019. Il s’agit, en effet, de renforcer l’offre du Baccalauréat professionnel et d’augmenter considérablement le nombre de bourses attribuées aux stagiaires de la formation professionnelle, a-t-il précisé, soulignant qu’avec la mise en œuvre de ce nouveau processus, le travail d’orientation débutera de manière précoce en mettant en exergue la découverte des métiers et du monde professionnel, et en prenant en compte les aptitudes et les aspirations des élèves, ceci afin de les inciter à opter pour la voie professionnelle en connaissance de cause au lieu de subir un choix imposé.