L’Équateur exigera désormais un visa humanitaire pour les migrants vénézuéliens
L’Équateur exigera, à partir de lundi à minuit, un visa humanitaire exceptionnel pour les émigrants vénézuéliens désirant entrer sur son territoire conformément à une nouvelle législation qui entrera en vigueur à partir de ce mardi.
La procédure pour ce visa peut être engagée sur un site web dédié, via lequel est accordé un rendez-vous pour un entretien en présentiel dans les consulats équatoriens de Caracas, Bogotá et Lima, avait annoncé le ministère équatorien des Relations extérieures.
Le visa, d’un coût de 50 dollars, est valable deux ans pour les Vénézuéliens qui doivent présenter un passeport, même expiré depuis cinq ans, ainsi qu’un extrait de casier judiciaire authentifié par les autorités du Venezuela.
Selon plusieurs observateurs, cette nouvelle exigence pourrait limiter l’exode des Vénézuéliens arrivant sur le territoire équatorien, sachant que les 50 dollars exigés comme frais de visa représentent une somme importante au Venezuela, où le salaire minimum a atteint en juillet dernier la barre historique de trois dollars par mois.
Peu avant l’entrée en vigueur de cette mesure, le nombre de Vénézuéliens qui se présentent à la frontière colombo-équatorienne est passé de 1.500 à 2.000 à environ 5.000 par jour.
Pour une grande majorité de Vénézuéliens, l’Équateur est un territoire de passage vers d’autres destinations telles que le Pérou ou le Chili.
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L’Exécutif équatorien avait justifié sa décision par une volonté de « régulariser » l’entrée de ressortissants vénézuéliens parallèlement à une nouvelle amnistie administrative pour les migrants qui se trouvent déjà dans le pays.
Avant l’application de cette mesure, les Vénézuéliens pouvaient entrer en Équateur avec le statut de touriste pour 180 jours, en présentant seulement leur carte d’identité.
Les autorités équatoriennes estiment qu’environ 300.000 Vénézuéliens, dont un tiers de clandestins, se trouvent sur leur territoire, un chiffre qui pourra atteindre 500.000 d’ici la fin de l’année.
Par ailleurs, l’Équateur lancera en octobre prochain un processus de régularisation en octroyant un visa humanitaire aux Vénézuéliens présents sur son sol.
Selon le ministère équatorien des Relations extérieures, cette mesure bénéficiera « à ceux qui n’ont pas violé les lois équatoriennes et qui sont entrés dans le pays de manière légale, en faisant enregistrer leur entrée, jusqu’au 26 juillet 2019 ».
De même, le ministère a indiqué que l’exigence d’un visa pour les Vénézuéliens avait pour objectif « de garantir une migration sûre, ordonnée et légale, qui facilite l’insertion des citoyens étrangers et le bien être de la communauté équatorienne ».
Pour l’Équateur, la migration vénézuélienne a représenté en 2018 une charge budgétaire évaluée à 77 millions de dollars, selon les autorités.
Le nombre de Vénézuéliens qui ont quitté le pays des Caraïbes suite de la crise a dépassé la barre des 4 millions, selon les Nations Unies.