Aux Bahamas, dévastation et scènes de destructions massives après le passage de Dorian
A l’évocation des Bahamas, archipel des Caraïbes, l’image qui surgit naturellement est celle des îlots à couper le souffle, des plages blanches et des eaux parmi les plus claires de la Terre.
Au passage de l’ouragan Dorian, ce cadre idéal a été réduit à des scènes de destruction massive, des maisons sans toits, des voitures submergées, des infrastructures inondées et des systèmes de communications en ruines.
Le Premier ministre des Bahamas, Hubert Minnis, a qualifié l’ouragan de « tragédie historique » pour l’archipel composé de quelque 700 îles.
Au moins sept personnes ont été tuées, selon un bilan encore provisoire alors que la plus grande partie de l’île de Grand Bahama, dans le nord-ouest du pays insulaire, est toujours submergée par les eaux. Des habitants désespérés se sont réfugiés sur les toits au milieu de courants tourbillonnants. Les efforts de sauvetage ont été bloqués par les inondations et l’étendue de l’ouragan Dorian, l’une des plus violentes tempêtes de l’Atlantique avec des vents extrêmement violents d’une vitesse allant de 211 et 251 km/h et des vagues plus hautes que les toits de nombreuses maisons.
Les médias américains, notamment les chaînes de télévision suivent de près l’évolution de la tempête qui se dirige désormais vers les côtes sud-est des Etats-Unis.
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Les images diffusées en boucle montrent l’ampleur du passage foudroyant de l’ouragan dans les Bahamas voisines.
Des quartiers entiers ont été rasés, des maisons déchiquetées alors que des conteneurs et des bateaux ont été jetés à l’intérieur des terres. Certains aéroports sont totalement inondés et couverts de débris. « Nous sommes au cœur de l’une des plus grandes crises nationales de l’histoire de notre pays », a souligné le Premier ministre des Bahamas, Hubert Minnis. « Cela nécessitera un effort coordonné massif de reconstruction », a-t-il ajouté.
Dorian a pilonné les îles Grand Bahama et Abacos pendant deux jours, avec plus de 750 millimètres de pluies et une onde de tempête atteignant 7 mètres. Selon la Croix-Rouge, plus de 13.000 maisons, soit près de la moitié des habitations de ces deux îles, ont été endommagées ou détruites. Les garde-côtes américains ont révélé avoir sauvé plus de 45 personnes après avoir déployé plusieurs hélicoptères dans la région.
« Nous en sommes encore au tout début de notre intervention », a déclaré le Capitaine Shawn Koch, de la Garde côtière. « Nous nous concentrons beaucoup sur les pièces, le carburant, les personnes et les équipements de communication », a-t-il ajouté. Le Bureau des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) a fait état mardi d’au moins 61.000 personnes qui ont besoin d’aide alimentaire après le passage de l’ouragan Dorian.
L’ouragan de catégorie 5 a touché terre dimanche à Elbow Cay, sur les îles Abacos (17.200 habitants) et restait pendant deux jours situé au-dessus du Grand Bahama (51.000 habitants). L’ONU attendait mardi le feu vert du gouvernement pour lancer une évaluation sur le terrain. En termes de coordination des aides, « c’est l’Agence caribéenne de gestion de catastrophes (CDEMA) qui dirige la réponse » humanitaire, a relevé un représentant de l’agence onusienne.
Un porte-parole du Programme alimentaire mondial (PAM), Herve Verhoosel, a indiqué, pour sa part, que l’agence spécialisée de l’ONU s’attendait à ce que 14.000 personnes aient besoin d’aide alimentaire sur les îles Abacos et 47.000 autres sur l’île de Grand Bahama. Il a toutefois précisé qu’il ne s’agissait que de chiffres préliminaires et qu’il fallait attendre les résultats de l’évaluation sur le terrain pour disposer d’un chiffre plus précis. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) se tient pour sa part prête à envoyer des Brigades médicales d’urgence, a relevé une porte-parole, Fadela Chaib.
Contrairement aux tempêtes habituelles qui durent une heure ou deux, certaines parties des Bahamas, notamment les îles Abacos et la cible actuelle de Dorian, l’île Grand Bahama, ont connu près de 24 heures de conditions pénibles. Des représentants du gouvernement ont averti que les opérations de sauvetage étaient suspendues en raison de la gravité de la tempête, laissant les résidents désespérés et bloqués seuls. Les raz-de-marée causés par la tempête devraient atteindre jusqu’à 7 mètres au-dessus de la normale, saturant les îles et îlots bas.