Les propos misogynes de Adil Miloudi continuent de défrayer la chronique
Par Yasmine El Khamlichi
« Celui qui ne tabasse pas sa femme n’est pas un homme ». Ce sont les propos du chanteur chaâbi marocain, Adil Miloudi, tenus lors d’un passage dans l’émission « Kotbi tonight » sur Chada TV. Ce scandale médiatique a secoué l’opinion publique depuis juillet. Malgré les avancées du Maroc en termes des droits de la Femme, le discours misogyne continue de sévir dans les médias.
Depuis quelques jours, la presse étrangère met le focus sur les propos tenus par le chanteur chaâbi Adil Miloudi, lors de son passage dans le talk-show «Kotbi Tonight», diffusée sur Chada Tv.
Paris match, le Figaro, CNEWS, BFMTV et la liste est longue. Tous ces supports ont repris dans leurs titres, cette phrase, désormais célèbre, de Adil Miloudi, disant que « Celui qui ne tabasse pas sa femme n’est pas un homme ».
Rappelons les faits, cet épisode a été diffusé le 29 juin dernier, au moment où la chaîne n’était pas encore sous tutelle de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA).
Dans la vidéo relayée sur les réseaux sociaux, le chanteur déclare fièrement qu’il frappe sa femme. Pire encore, l’invité de «Kotbi Tonight» illustre ses propos par sa propre expérience. Il avance que quand il était en Espagne, il a été mis en garde à vue pour avoir tabassé sa femme et qu’il a été relâché 24 heures après.
Il rajoute qu’« au Maroc, cela est normal, chacun peut faire ce qu’il veut de sa femme, la frapper, la tuer».
De son côté, l’animateur Imad Kotbi lui rétorque directement que «partout dans le monde il ne faut pas frapper sa femme» et précise vers la fin que l’invité «a tort».
Sur la toile, les propos du chanteur suscitent colère et indignation, les internautes appellent à lui interdire de s’exprimer aux micros des radios et des télévisions et demandent à la justice d’intervenir.
Pour sa part, la HACA, organe de régulation des médias, s’est déjà autosaisi dans cette affaire, depuis juillet dernier, mais n’a pas encore rendu son verdict.
Cette péripétie ouvre le débat de nouveau sur les violences conjugales au Maroc. En termes de chiffres, 52,5% des femmes mariées ont été victimes de violence au niveau national, selon une enquête présentée le 14 mai par la ministre de la Famille, de la Solidarité, de l’Égalité et du Développement social Bassima Hakkaoui.
Notons que le chantier des luttes contre les violences à l’égard des femmes, a connu des avancées depuis l’année dernière, notamment, sur le volet juridique. La loi 103-13 est entrée en vigueur en septembre 2018.
Malgré les avancées du Maroc en termes des droits de la Femme, le discours misogyne continue de sévir dans les médias.