Rwanda: le président Paul Kagame sera présent au sommet Afrique-France à Bamako
Le président rwandais Paul Kagame participera samedi au sommet Afrique-France à Bamako, a annoncé vendredi la présidence rwandaise, alors que les relations entre Paris et Kigali sont de nouveau particulièrement tendues.
« Oui, il (Paul Kagame) participera au sommet », qui réunira une trentaine de chefs d’Etat et de gouvernement d’Afrique francophone et anglophone, a déclaré à l’AFP Stéphanie Nyombayire, la responsable de la communication de la présidence rwandaise.
La participation du président Kagame à ce sommet peut étonner, tant les relations entre le Rwanda et la France se sont refroidies ces derniers mois.
Le Rwanda accuse depuis des années la France, à l’époque soutien du régime extrémiste hutu rwandais à l’origine du génocide de 1994, de participation aux massacres qui ont fait en à peine 100 jours, à partir d’avril 1994, environ 800.000 morts, essentiellement parmi la minorité tutsi.
La relation houleuse entre les deux pays a pris un nouveau tournant depuis que la justice française a rouvert une enquête en octobre afin d’entendre un ancien chef d’état-major rwandais, qui accuse M. Kagame d’avoir été l’instigateur de l’attentat contre le président Juvénal Habyarimana.
Cet attentat contre l’avion présidentiel, au cours duquel fut tué le président hutu, est considéré comme l’événement déclencheur du génocide.
Cette décision de la justice française a provoqué la colère de Kigali, alors que ce dossier avait déjà entraîné entre 2006 et 2009 une rupture des relations diplomatiques avec Paris.
Le 10 octobre, M. Kagame a menacé la France d’une nouvelle rupture. Et le 29 novembre, le procureur général du Rwanda a annoncé l’ouverture d’une enquête sur le rôle de vingt responsables français dans le génocide.
M. Kagame n’était pas allé au sommet Afrique-France de 2007 à Cannes, les relations entre le Rwanda et la France étant rompues.
Il s’était en revanche rendu à Nice en 2010, à l’invitation du président Nicolas Sarkozy, artisan du rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays.
Mais il avait décliné l’invitation du président François Hollande en 2013 et s’était fait représenter par sa ministre des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo.