Enfer libyen : le pays s’enfonce dans le chaos

Alors que c’était l’un des pays les plus riches du continent africain, aujourd’hui, la Libye n’est plus qu’un tas de ruines avec une population livrée à elle-même.

A tel point que « le tyran » qui attisait la haine de tout un peuple, est aujourd’hui regretté par beaucoup. « Mieux vaut une seule personne qui contrôle d’une main de fer, plutôt qu’un chaos absolu comme celui dans lequel on est plongés » disent-ils. Depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la situation ne s’améliore pas, bien au contraire, présence de groupes terroristes, guerre civile, crise humanitaire, ingérence étrangère, la situation s’enlise et la Libye, ce pays pétrolier, est au bord de l’apocalypse.

De la chute de Kadhafi à la guerre civile

Octobre 2011, une page se tourne dans l’histoire de la Libye. Mouammar Kadhafi est abattu à Syrte après que le régime s’était soulevé contre lui. Pourtant, les experts avaient prévenu que si Kadhafi tombait, le pays plongerait dans la guerre civile. Et ils n’avaient pas tort. Le groupe Al-Qaida s’empare de certaines zones du territoire. En 2014, le Maréchal Haftar rallie différentes tribus pour contrer l’implantation de ces groupes.

Décembre 2015, après 4 ans de déstabilisation et d’impasse, la communauté internationale, reconnaît officiellement Fayez Al-Sarraj comme Premier Ministre. Il s’agit désormais de l’autorité officielle basée à Tripoli. De l’autre côté, à l’Est, le Maréchal Haftar, son grand rival, souhaite devenir l’homme fort et s’autoproclame comme le seul légitime pour gouverner. Le 4 avril, il lance une offensive pour prendre le contrôle de Tripoli. Les conséquences sont désastreuses, le pays compte plusieurs milliers de morts et de déplacés.

Ingérence et violations

Comme si le chaos provoqué par l’intervention des forces occidentales n’était pas suffisant, les puissances étrangères s’immiscent, de nouveau, dans cette crise, ce qui a le don d’irriter les Libyens. D’ailleurs, plusieurs manifestations contre le Président français ont été organisées. Et pour cause, celui-ci est accusé de soutenir Haftar aux côtés de la Russie, de l’Egypte des Etats-Unis, des Emirats etc. chose réfutée immédiatement,  tandis que l’Ouest est soutenu par l’Italie, la Turquie et le Qatar notamment. La Turquie a d’ailleurs réitéré son soutien pas plus tard que ce mercredi, en annonçant que si « la Libye formule une telle demande, nous pourrons envoyer nos personnels, surtout que nous avons conclu un accord militaire » visant à renforcer les liens entre les deux armées. Le ministre de l’intérieur libyen lui, avait demandé à la communauté internationale et à l’Union africaine de gérer le problème et de s’attaquer au « groupe fasciste qui s’attaque au pouvoir pour le renverser ».

Outre ces ingérences militaires, le pays est envahi d’armes provenant du monde entier, malgré l’embargo de l’ONU sur les armes. Un article du New York Times révélait que des « armes américaines vendues à la France ont été retrouvées dans le Sud de Tripoli». Pour sa défense, la France a répondu qu’il s’agissait « d’armes destinées à l’autoprotection d’un détachement français à des fins de renseignement de contre-terrorisme ».

Aujourd’hui, le pays est plongé dans une grave crise humanitaire. Les migrants sont pris au piège et le nombre de morts ne cesse d’augmenter. Suite à un accord signé en 2017 avec l’UE, toute personne qui tente d’entrer de façon illégale sur le territoire ou qui tente de traverser la Méditerranée est placée en détention, hommes comme femmes enceintes et enfants. Le pays compte des migrants venus du Soudan, d’Erythrée etc… qui fuient leur pays mais se retrouvent dans des conditions atroces où ils préfèrent mourir plutôt que de rester en Libye. Ces centres de détention sont également cibles d’attaques par les milices libyennes et selon certaines ONG, de violation des droits humains pouvant aller jusqu’à la torture, les viols et l’esclavage.

 

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