France: 23e jour de mobilisation contre la réforme des retraites
Désormais plus long que les grandes grèves de 1995, le conflit social contre la réforme des retraites en France est entré vendredi dans son 23e jour, à la veille d’un nouveau week-end s’annonçant compliqué dans les transports.
Le trafic de l’opérateur ferroviaire SNCF demeure « très perturbé », avec en moyenne 6 TGV sur 10 et, en région parisienne, 1 train de banlieue sur 5, 4 trains express régionaux sur 10. Le taux de grévistes chez les cheminots – dont plus d’un sur deux était en grève début décembre – a enregistré un nouveau recul, à 8,5% contre 9,6% la veille, selon la direction.
A la RATP, la régie des transports parisiens, seules cinq lignes du métro sur 16 restent fermées et les RER A et RER B circulent une grande partie de la journée, une première depuis le début du mouvement.
Philippe Martinez, le secrétaire général du syndicat CGT, a de nouveau réclamé le retrait du projet de réforme du gouvernement.
L’exécutif veut remplacer les 42 régimes de retraites existants par un « système universel » par points, et instaurer un âge pivot à 64 ans, assorti d’un bonus-malus. Les syndicats accusent le gouvernement de vouloir rogner les retraites et préviennent que « tout le monde perdra » si la réforme passe.
« C’est un mouvement fort, qui est toujours soutenu par l’opinion publique », a estimé M. Martinez.
→ Lire aussi : Grève contre la réforme des retraites: le soutien des Français s’effrite légèrement
« L’heure est encore et toujours à la mobilisation », a de son côté affirmé le syndicat Force ouvrière, en jugeant que la mobilisation commençait à porter ses fruits, comme le décalage de l’application de la réforme aux personnes nées à partir de 1975, voire au-delà.
Des rassemblements sont attendus un peu partout en France samedi. Les actions vont se poursuivre la semaine prochaine, à un rythme ralenti, vacances obligent.
A partir du 3 janvier, les initiatives devraient reprendre en intensité. Le collectif SOS Retraites, regroupant 16 professions libérales disposant de régimes autonomes, appelle à la grève à partir de cette date. Dans leurs rangs: infirmiers libéraux, orthophonistes, avocats, kinésithérapeutes, experts-comptables…
Le 9 janvier est prévue une quatrième journée de grèves et de manifestations interprofessionnelles.
Auparavant, le 7, des concertations auront repris entre le gouvernement et les organisations syndicales et patronales, avant la présentation du projet de loi en Conseil des ministres le 22 janvier.
Des brèches s’ouvrent côté gouvernement, même si le discours est à la fermeté.
Laurent Pietraszewski, le « M. Retraites » du gouvernement, a prévenu qu’il n’était pas question de revenir sur la « suppression des régimes spéciaux », mais le gouvernement a déjà prévu des exceptions.
Avec AFP