L’ex-conseiller de Boris Johnson critique sa gestion de la crise sanitaire devant le parlement
L’ancien conseiller du Premier ministre britannique Boris Johnson, Dominic Cummings, a critiqué, mercredi, la gestion de la pandémie de coronavirus par le gouvernement britannique, lors d’une audition parlementaire, qui s’avère décisive pour l’avenir du dirigeant conservateur.
Déplorant une « gestion désastreuse » de la crise sanitaire par l’exécutif, cet artisan de la campagne réussie « Vote to Leave » lors du référendum sur le Brexit en 2016, a déclaré que M. Johnson considérait initialement la crise de coronavirus comme une « simple histoire d’épouvante« , reconnaissant lui même sa part de responsabilité dans les « erreurs » au début de la pandémie.
« La vérité est que les ministres, hauts responsables et conseillers comme moi n’avons pas été à la hauteur, de manière désastreuse, de ce que le public attend de son gouvernement lors d’une crise comme celle-ci« , a-t-il affirmé devant la commission parlementaire.
Il a estimé que le Royaume-Uni aurait pu éviter les trois confinements qui ont mis à l’arrêt l’activité économique du pays, si le gouvernement avait eu les « bons préparatifs et des responsables compétents« .
Accusant également l’exécutif de viser une « immunité collective » en vue de limiter l’impact du virus, le stratège politique a ensuite dirigé ses attaques les plus violentes vers le ministre de la Santé Matt Hancock, l’accusant de « mentir publiquement » à de nombreuses occasions.
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Considéré comme l’ex-bras droit du Premier ministre et le cerveau de la campagne pour le Brexit, Dominic Cummings (49 ans) a lancé récemment une série d’attaques contre M. Johnson, en pleine campagne pour les élections locales en Angleterre.
Dans un billet explosif publié sur son site internet, il avait remis en cause « l’intégrité » du Premier ministre en assurant qu’il conservait des enregistrements audio et des traces écrites de réunions importantes à Downing Street.
Il avait aussi accusé le dirigeant conservateur de vouloir « financer illégalement » par des donateurs privés les travaux de la rénovation de son appartement au montant largement supérieur à l’allocation annuelle qui lui est versée pour entretenir le 10 Downing street.
Le Premier ministre britannique a fermement nié ces accusations devant le parlement, assurant qu’il avait assumé les coûts « de sa propre poche ».
Bien que le bilan meurtrier de la pandémie au Royaume-Uni soit très lourd (plus de 127.000 décès), la portée de ces accusations sur la popularité du dirigeant conservateur, qui a réussi son pari de vaccination, semble très limitée.
Le dernier sondage de l’institut YouGov montre que seuls 14 % des électeurs font confiance aux accusations de Dominic Cummings, contre 38% pour le Premier ministre.
( Avec MAP )