Pegasus : Quand Forbidden Stories se transforme en dictature et rate le coche contre le Maroc
Par Hassan Alaoui
Au fur et à mesure que s’instruit l’affaire Pegasus se dissipe aussi le voile qui cache ses ressorts profonds. Et qui nous confirme l’hypothèse d’un complot monté de toutes pièces par Amnesty International et Forbidden stories. A plus forte raison quand la technologie elle-même vient contredire les apprentis sorciers et démolir leurs arguments.
Dans la série des affabulations qui ont présidé au montage machiavélique, il y a eu une prétendue liste de 50.000 numéros de téléphones « sélectionnés pour être surveillés » ! L’organisation Forbidden Stories et Amnesty International qui annoncent les avoir « obtenus », ne dit pas par quels moyens et comment ? On ne sait pas ! On se contentera donc des affirmations jamais confirmées et des hypothèses abracadabrantes. Or, les spécialistes et les analystes des médias , versés dans les nouvelles technologies, ont commencé à s’interroger sur l’épaisseur d’un mensonge et la focalisation sur le seul Maroc parmi une quarantaine d’autres pays mis en cause.
De plus, le Royaume du Maroc semble faire l’objet d’attaques répétitives depuis 2019 par les mêmes , Forbidden Stories et Amnesty International pour ne pas nous inciter à douter de la qualité et de l’objectivité de leur rapport. Comme en 2019, le Maroc a exigé des preuves, en vain, ses accusateurs observant un mutisme coupable et s’enfonçant dans le dérisoire silence qui les confond. Pis : les spécialistes n’en démordent de détricoter la pseudo méthodologie à laquelle recourent les stipendiés d’Amnesty et leurs suiveurs pourvu qu’elle mette en cause le Maroc.
Si « Le Monde » et Mediapart, flanqués de Radio France ont cru trouver leur miel dans la mise en cause délibérée de notre pays, alimentant chacun à sa manière la chronique quotidienne de leurs lecteurs, d’autres journalistes, peu captifs des mensonges, ont manifesté des scrupules et se sont efforcés, par éthique, de confronter les données. C’est le cas notamment de Jean-Marc Manach, commentateur du palimpseste « Le Canard enchaîné »… : «Affaire Pegasus : 50 000 cibles potentielles ?. Un cheval de Troie. Des chevaux de trop», ou encore «Les bourricots ailés du cheval de Troie». Le ton narquois comme il sied à l’hebdomadaire satirique ne laisse pas de surprendre car il constitue une entorse au climat imposé par les 17 titres du groupe Forbidden Stories, il brise la complaisante Doxa pour nous faire entendre un autre son de cloche et respirer un air frais proche de la vérité..
Jean-Marc Manach a taillé des croupières aux lobbies antimarocains et à leurs folliculaires. En deux textes majeurs, il a mis en évidence dix points de faiblesse qui ne résistent point à l’examen. « La méthodologie est pour le moins problématique, écrit-il. « 80 journalistes d’investigation évoluant dans 17 médias internationaux formant le consortium FS, ont été mobilisés durant plus de 6 mois, «pour n’identifier qu’à peine un peu plus de 1 000 titulaires de numéros de téléphone d’une liste en contenant 50 000, soit à peine 2%. », s’exclame-t-il encore. Corroborant d’autres informations fournies par le grand quotidien américain « The Washington Post », il relève que les identifications au niveau de cet organe se sont faites «à travers la recherche dans ses propres annuaires téléphoniques, via des registres publics, ou en interrogeant des personnes ciblées ou leurs proches».
Cependant, le même journal américain affirme «ne pas avoir été en mesure de savoir avec exactitude, combien de numéros étaient encore actifs, sachant que dans plusieurs cas les téléphones avaient été changés ou abandonnés par leurs titulaires, avec l’impossibilité de les soumettre à une expertise ». Voilà encore une mystification de taille, relevée avec pertinence par le journaliste « Canard enchaîné » qui s’est livré à un travail d’orfèvre. Or, dans la divulgation de cette prétendue méthodologie, on relève également le refus catégorique de Forbidden Stories, outre de livrer l’origine des numéros, mais de s’expliquer sur «le taux de 85 avancé concernant les infections ou tentatives d’infections avec le logiciel Pegasus, alors «qu’Amnesty Tech affirme pour sa part, qu’elle n’a pu documenter que 55 % des 67 téléphones autopsiés, soit 3,7 % de ceux dont les détenteurs ont été identifiés et 0,074 % du total des 50 000 numéros… ».
Fondé sur des supputations creuses et une irascible volonté de charger le Maroc, l’argumentaire de Forbidden stories et de ses complices n’apporte jusqu’à nouvel ordre aucune preuve, lors même que le Maroc dépose plaintes procédures judiciaires et exige des preuves tangibles. Il n’est pas jusqu’à l’OCCRP (Organized Crime and Corruption Reporting Project), l’un des 17 partenaires de ce consortium qui ne s’engouffre dans le cloaque du mensonge et à son tour , «refuse de s’exprimer sur la provenance de cette liste de cibles potentielles, sachant que 98 % de ces 50 000 numéros, de l’aveu même de ses responsables, n’ont été ni identifiés, ni vérifiés. Pour sa part, abondant dans le même registre d’interrogations sans réponses, Runa Sandvik, ex-responsable de la sécurité informatique du New-York Times, time que le total des cas documentés depuis 2016, par Citizen Lab, puis Amnesty Tech (lancé en 2019 à Berlin) « s’élève à seulement 365 cas, dont 85 tentatives d’infection et 29 avérées». A coup sûr, il s’agit-là d’un ciglant démenti supplémentaire.
Selon elle, «l’existence d’un écart (aussi invraisemblable qu’impressionnant), entre les 50 000 cibles potentielles avancées et les quelques dizaines de cas documentés en l’espace de cinq ans (2016-2021)» nous en dit long sur la manœuvre dilatoire engagée par le Consortium anti-marocain. Comment expliquer la différence d’interprétation des chiffres entre les membres du Consortium ? On apprend par certains documents analytiques que « Le Monde a procédé à une extrapolation douteuse, affirmant à tout bout de champ que les 50 000 numéros constitueraient «des cibles potentielles de clients Pegasus», sachant que le même quotidien reconnaît par ailleurs n’avoir approché que «quelques dizaines de personnes apparaissant sur la liste et issues de plusieurs pays». De la même manière, relève-t-on que le consortium n’a identifié que 1 000 numéros en ignorant tout des 49 000 autres, et que sur ces 1 000 numéros, seuls 67 ont été analysés, dont seulement 37 montreraient des signes de tentatives d’infection, voire d’infections par Pegasus.
Dans la notice d’analyse et de décorticage parvenue à Maroc diplomatique , un responsable israélien d’Amnesty International souligne dans un communiqué que cette ONG n’a jamais présenté cette liste comme «la liste du logiciel espion Pegasus de NSO». Amnesty a clairement affirmé qu’il s’agit «d’une liste de numéros marqués comme numéros d’intérêt pour les clients NSO», contrairement aux médias français – dont notamment « Le Monde », Mediapart et Radio France qui s’acharnent à les citer comme des «cibles avérées». L’enjeu est que la prétendue liste fourmille d’anciens ou de numéros inutiles, fixes et, ce qui explique encore la forfaiture, américains pour beaucoup. Or NSO interdit strictement l’appropriation par qui que ce soit des numéros américains. Le mensonge a poussé dans la foulée les membres du Consortium, à leur tête Radio France d’insister pour incriminer les services marocains. Une perle de l’incohérence et le parti pris de la radio publique française avec laquelle le Royaume du Maroc n’a pas de commerce ; et qui soutient que «dans une apparente frénésie, les autorités marocaines ont même sélectionné des numéros de téléphones fixes de journalistes de Radio France». Un, bigotisme, à moins qu’il ne s’agisse d’un ego surdimensionné de Radio France qui ne nous surprend point, le parti pris de ce groupe contre le Maroc ne datant pas d’aujourd’hui. Car, sachant le prix très élevé de Pegasus de 25.000 à 65.000 dollars par cible et étant donné le fol chiffre avancé de 50.000 cibles, notre pays auquel on prête toutes « les folies », serait-il donc transformé en Big Brother de George Orwell , remplacerait-il la NSA ?
L’affaire est entendue ! Elle tombe en quenouille et la justice, interpellée tous azimuts par le Maroc, en France, en Espagne et en Allemagne, répondra des méfaits de cette « milice » de la guerre électronique dénommée Forbidden Stories et lâchée contre notre pays pour toutes les raisons sauf celle de l’écoute de citoyens.