Les Industries Culturelles et Créatives présentent une étude sur la transformation du secteur
La Fédération des Industries Culturelles et Créatives de la CGEM (FICC) et la Wallonie Bruxelles International Rabat ont présenté aujourd’hui les conclusions d’une étude intitulée « Quelles transformations pour les ICC au Maroc. Le rapport fait une radioscopie sur 4 filières des ICC à savoir l’édition, les arts de la scène, l’audiovisuel et la musique actuelle ».
Tenue à la CGEM, la conférence de presse a été présidée par Chakib Alj, président de la CGEM, entouré de Motonobu Kasajima, Délégué général de Wallonie-Bruxelles au Maroc, Abdel Kader Retnani, Vice President général de la FICC, de Mme Neila TAZI, Présidente de la fédération et de Driss Ksikes, Chercheur et Directeur du centre de recherche Economia de HEM.
Pour rappel, l’étude est le fruit de la première étape de coopération entre la FICC et la Wallonie Bruxelles International, qui avaient signé en mai 2021 un accord de partenariat avec pour objectif la contribution à la structuration du secteur des ICC.
Pour le président de la CGEM, Chakib Alj, « la culture est devenue un enjeu stratégique à l’échelle du pays et du continent. Elle l’est devenue car elle a prouvé à l’échelle mondiale qu’elle est créatrice de richesse et d’emploi et qu’elle est un élément essentiel du soft power des nations. », Prenant l’exemple de la Corée du Sud, Alj rappelle que ce pays « nous l’a démontré récemment avec des succès planétaires dans le cinéma, la musique et les jeux vidéo et 9 milliards d’euros d’exportations dans ce secteur. »
Menée en toute indépendance par une équipe de chercheurs marocains, cette étude propose des clés de décryptage du fonctionnement de quatre filières créatives au Maroc : l’Édition, les Arts de scène, les Musiques actuelles et l’Audiovisuel.
« Le choix de l’étude répond à une volonté d’analyser plus spécifiquement des filières fortement subventionnées, et des domaines connaissant des mutations technologiques et générationnelles de taille, avec des effets de globalisation qui favorisent autant de nouvelles formes d’entrepreneuriat. » a pour sa part affirmé Motonobu Kasajima, Délégué général de Wallonie-Bruxelles au Maroc.
L’apport de cette étude est de recueillir et de structurer au mieux les vécus, représentations et perceptions des différentes parties-prenantes, les acteurs sur le terrain en particulier, pour en déduire les axes de transformation majeurs m considérer, en vue de faire des économies créatives un levier de développement humain, un moteur de la transformation économique et sociale. Il est clair que ce travail a été mené dans un contexte contraint où l’accès aux informations et aux données est faible et où les acquis en termes d’études, recherches et investigations sur le secteur demeurent insuffisants.
En terme méthodologique, deux questions centrales ont structuré ce travail de terrain dont les mutations que traversent les quatre filières et la stratégie à adopter pour accompagner ses évolutions.
Le propos de l’étude n’est ni un diagnostic exhaustif ni une cartographie quantitative des filières et marchés culturels au Maroc, même si plusieurs éléments pertinents ayant trait à ces aspects y sont pris en compte, ont précisé les auteurs.
Toutefois, « l’étude porte un intérêt particulier aux opérateurs qui agissent, dynamisent et permettent, parfois, aux quatre secteurs étudiés de se développer en interne et de s’internationaliser. », précise Driss Ksikes. Il ajoute que « ce travail s’appuie également sur les précédents rapports d’associations et institutions qui ont largement couvert l’état des lieux des carences à combler. »
Quid des résultats de l’étude ?
Selon les initiateurs de cette étude, l’essentiel des résultats et surtout les orientations développées dans ce cadre cherchent à renforcer les dimensions de la gouvernance, du marché, la professionnalisation, l’internationalisation et la numérisation.
De l’ensemble de ce travail il ressort en conclusion que 6 axes structurants méritent une attention particulière :
1- La transversalité de la culture et la nécessaire convergence
2- La réforme du modèle de subvention publique
3- La libéralisation de l’audiovisuel
4- L’identification des entreprises des ICC et la reconnaissance des associations culturelles
5- La réforme du BMDA (Bureau Marocain des Droits d’Auteurs) et la gestion des droits d’auteur
6- Les défaillances structurelles à combler par la formation
Pour Neila Tazi, « cette étude intervient m un moment clé où le Nouveau Modèle de Développement insiste sur la centralité de la culture pour le développement humain et social, la diversification économique, et où l’intérêt de partenaires internationaux au sujet du renforcement des économies créatives dans la région est prégnant. »