Energie: « réduire la consommation » pour freiner la hausse des prix
L’Office National de l’Electricité et de l’Eau Potable (ONEE) met en place une campagne de sensibilisation pour attirer l’attention des citoyens sur l’importance des économies d’énergie.
Le Maroc fait face à une incertitude sur la situation énergétique et pour diminuer les impacts, les autorités lancent une campagne vise à inciter les ménages et les entreprises à consommer moins d’électricité, d’autant plus que le pays fait face à un doublement des factures énergétiques. Selon le directeur de l’ONEE Abderrahim Hafidi, l’augmentation est causée par la hausse des prix au niveau international et exacerbée par le conflit en Ukraine.
Dans un effort pour contrer les augmentations de prix, une série de mesures sont prises pour contrer la hausse des prix de l’électricité produite à partir du gaz naturel et du charbon. La campagne est menée en collaboration avec le Ministère de la Transition Energétique et du Développement Durable.
L’ONEE envisage d’introduire des tarifs de pointe et hors pointe qui pourraient réduire la demande d’électricité de pointe annuelle de 100 mégawatts. Un programme national devrait encourager les ménages à remplacer 10 millions de lampes par des LED à faible consommation d’énergie.
Selon l’ONEE, toutes les mesures prises réduiront la pointe de consommation d’électricité de 275 mégawatts. Ainsi, 675 gigawattheures peuvent être économisés annuellement, soit 740 millions de dirhams.
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Le gouvernement a pris une série de mesures pour mieux s’adapter aux fluctuations de prix et assurer l’approvisionnement en produits énergétiques. Par ailleurs, le Maroc ne recevant plus de gaz naturel de l’Algérie, les centrales électriques de Tihadrat et Ain Bani Mathar (800 mégawatts) sont hors d’usage depuis des mois. Les usines utilisaient auparavant le gaz naturel du gazoduc EMPL pour produire de l’énergie.
Récemment, le gouvernement a signé des accords avec le britannique Sound Energy à la fin de l’année dernière pour l’achat et la vente de gaz naturel de la concession de Tendrara, mais cela pourrait prendre un certain temps avant que l’approvisionnement en gaz puisse commencer, notamment en raison de la construction d’un 120 gazoduc d’un kilomètre de long pour relier les stations d’épuration au gazoduc EMPL.
10 milliards de dirhams pour les subventions
Les dépenses du Maroc en subventions pour le gaz de cuisine, le sucre et la farine ont atteint 10 milliards de dirhams jusqu’à présent cette année, contre 3,8 milliards de dirhams à la même période l’an dernier, selon les chiffres officiels.
Cette hausse de 170% est principalement due à la reprise post-covid simultanée qui a créé une forte demande sur les matières premières, aggravée par une pénurie d’offre due à la guerre en Ukraine.
Le projet de loi de finances du Maroc avait prévu 16 milliards de dirhams pour subventionner les trois produits de base. Ce montant sera largement dépassé.
La banque centrale a déclaré que la prévision de déficit budgétaire resterait inchangée à 6,3% malgré la flambée des subventions, notant que la différence sera compensée par une augmentation des ventes de phosphates.