Qatar, le Mundial et les médires
Par Hassan Alaoui
L’apocryphe attitude de certains influenceurs lancés sur les traces de l’organisation de la Coupe du monde par l’Etat de Qatar, est on ne peut plus inadmissible. Ils se font ni plus, ni moins les détracteurs d’un événement de dimension mondiale qui, soyons-en surs n’aura guère son équivalent en termes de moyens, de programmation, d’encadrement, de gestion et de médiatisation.
En lui-même, le « Qatar 2022 » est une réussite, avant son ouverture. Les Cantona, les Rod Stewart et tout ce qui compte comme affiches et célébrités auront beau boycotter ou appeler à boycotter la Coupe du monde de Qatar, rien n’y fait. L’engouement qui entoure cet événement exceptionnel dépasse les pronostics et, bien entendu, les gains en termes de recettes donnent le vertige.
Deux cents et quelque Milliards de dollars ! C’est le coût de l’événement de quatre semaines de festivités, c’est aussi deux fois le PIB du Royaume du Maroc. Le président de la FIFA, Gianni Infantino, tout à sa grande satisfaction, a annoncé que le pari a été gagné des les premiers jours, l’argent coulant à flots avec les frissons d’usage. Non sans se faire fort de remettre à leur juste place les pourfendeurs de cette fête de fin d’année particulière. Autrement dit, il pourfend à son tour ces « borgnes » qui n’en démordent point d’accabler l’Etat du Golfe et nourrissent un faux débat par leur parjures et injures. Des chiffres de 6 à 7000 morts lors des travaux de stades ont été annoncés en boucle, repris comme un argumentaire, faute de trouver mieux pour accabler les organisateurs, mais c’est oublier qu’ailleurs, en l’occurrence, ce sont des milliers d’autres , immigrés ici et harcelés là…qui ne trouvent aucune consolation ou un petit mot de reconnaissance dans les journaux. Il convient de rappeler qu’en Inde par exemple, en une seule année, on a décompté pas moins de 45.000 morts sur les chantiers de construction…
Qatar semble cristalliser toutes les hargnes de certains pays occidentaux, avec un surcroît de malhonnêteté excessive : on a commencé d’abord par sortir les faits de corruption, alors que l’octroi de la coupe avait été décidé – solennellement et publiquement en 2012 – et qu’il n’eût pas fallu attendre jusqu’à ces derniers voire dernières semaines pour en dénoncer les dénoncer. Les violations des droits de l’Homme ? Voyons donc ! N’est-ce pas le lot quotidien de pays qui se prévalent de démocratie et de leur défense ? Comme on dit, c’est l’hôpital qui « se fout de la charité » ! Quant au « désastre écologique », excusez du peu ! La mise en place de systèmes de climatisation, dont le coût est certes faramineux et révoltant, ce ne sont pas quatre semaines de fêtes qui vont ruiner la planète ! Mais bel et bien les gaz à effet de serre, les violations continues du climat et le non respect par les puissances industrielles qui nous donnent chaque jour la mesure du désastre.
Le fameux slogan « Pas de Qatar dans mon bar », lancé à la cantonade dans des villes européennes, en France, en Allemagne ou ailleurs en Europe, se réduirait-il à la consommation de bière devenue la culture fétiche, accompagnatrice du Mondial ? Donc sans bière, pas de coupe du monde, pas de joie, pas de partage ? Là aussi, l’ethnocentrisme culturel comme dirait Roland Barthes, nous pend au nez…Qatar a réussi la prouesse d’arracher l’organisation de la Coupe du monde, et comme l’on peut le dire, il est partout implanté, en termes d’investissements gigantesques, dans les industries occidentales, l’immobilier, l’automobile, le sport, la culture… Le quotidien « Le Monde » s’en était même inquiété il y a quelques années en titrant sur une manchette de cinq colonnes à la Une : « Qatar achète le monde »… Le « Soft Power » et l’influence de cet Emirat deviennent la nouvelle réalité de ce pays, si petit mais grand, né des décombres de la décolonisation en 1975…aujourd’hui puissance mondiale…