« Atlantic Dialogues » : Le Sud global face aux conséquences des chocs géopolitiques
Placée sous le Haut Patronage du Roi Mohammed VI, cette rencontre constitue une réelle opportunité à saisir pour surmonter les multiples défis auxquels font face les pays du Sud et partant parvenir à des solutions effectives, dans le cadre d’une coopération multilatérale dans l’espace atlantique, à même d’assurer le développement socio-économique du Sud Global.
En effet, la 11ème édition des « Atlantic Dialogues » a réuni plus de 350 invités de 60 nationalités, autour du thème « Coopération dans un monde en mutation : opportunités pour l’Atlantique élargi ». La rencontre se veut ainsi un carrefour d’échanges et de débats autour des diverses perspectives possibles pour faire avancer des solutions stratégiques et pragmatiques à ce monde de plus en plus complexe. Et ce, en mobilisant les forces et en engageant toutes les parties prenantes pour travailler main dans la main, comme l’a indiqué Karim El Aynaoui, président du Policy center. « Nous n’avons pas besoin d’être d’accord sur tout mais nous devons avoir un minimum de valeurs partagées pour travailler ensemble.», a-t-il déclaré.
Le débat s’est focalisé sur les questions énergétiques et celles liées à la sécurité alimentaire notamment dans le continent africain dans l’optique de remédier aux principaux problèmes mondiaux, imposés par les chocs écologiques et géopolitiques, auxquels l’Atlantique est confrontée d’un point de vue méridional.
Fatima Ezzahra Mengoub, Senior Economist au Policy Center for the New South, a mis en avant certains de ces défis notamment, ceux liés à la situation hydrique des pays concernés.
« La situation est très différente d’un pays à l’autre, mais certains pays connaissent des sécheresses extrêmes, d’autres, une irrégularité extrême des précipitations et des inondations. Il y a aussi une demande croissante en eau en raison de la croissance démographique, mais aussi la nécessité de se développer et d’augmenter la richesse économique. », a-t-elle expliqué.
Ce conclave de haut niveau a été, par ailleurs, marqué par la présentation de la 9e édition du rapport « Atlantic Currents», l’une des publications annuelles phares du Policy Center for the New South. Cette année, le document s’est penché sur les perspectives et les modèles de l’Atlantique. Il analyse, à cet effet, les développements politiques, économiques, sociaux et sécuritaires qui remodèlent les sociétés et les relations dans le bassin atlantique, ainsi que les opportunités qu’ils présentent pour la poursuite de la coopération et des stratégies communes.
Dans ce sens, Mohammed Loulichki, Senior Fellow au Policy Center for the New South et coordinateur du rapport Atlantic Currents, a mis l’accent sur l’impact des crises multiformes, survenues au cours des deux dernières années, non seulement sur le Nord mais aussi sur le Sud global.
« Les nations du monde étaient à peine sorties de la phase la plus pénible et la plus coûteuse de la pandémie de Covid-19, essayant toujours d’en gérer les conséquences et d’entamer leur convalescence, lorsqu’elles ont été forcées d’affronter les conséquences d’une guerre dont elles n’étaient pas responsables, mais qui a eu un sévère impact en termes de flambée des prix de l’énergie et des denrées alimentaires, de forts taux d’inflation et de hausse de la dette publique ». Soulignant, à cet égard, qu’en raison de la guerre en Ukraine, « l’OTAN est revenue sur le devant de la scène, rehaussant sa statue et gagnant en crédibilité auprès des Etats membres. Chose qui défie le Sud global et le confronte aux conséquences d’une guerre dont il n’est pas responsable.»