« Atlantic Dialogues »: L’OTAN, l’Atlantique Sud et l’équilibre stratégique mondial

L’espace atlantique connaît des reconfigurations importantes, en pleine exaspération de la compétition internationale entre les grandes puissances qui façonne les relations internationales contemporaines. Cette mutation est renforcée par les jeux géopolitiques notamment les rapports entre les pays du nord et du sud, qui malgré des initiatives, tardent à solutionner le déséquilibre entre les deux pôles.

Alors que l’axe euro-américain dispose des instruments de prépondérance nécessaires lui permettant de projeter son influence vers le sud atlantique, les sous-groupes latino-américains et afro-atlantiques, en proie à d’importantes recompositions, s’imposent comme des acteurs façonnant les relations internationales. Le présent panel « L’OTAN, l’Atlantique Sud et l’équilibre stratégique mondial » en marge de la deuxième journée des « Atlantic Dialogues » se scrute à l’aune de ces mutations la place de l’Atlantique sud dans les équilibres stratégiques mondiaux, ainsi que les éventuelles opportunités de coopération dans le grand Atlantique.

Le panel a abordé le rôle croissant de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) dans le contexte de la guerre en Ukraine. Cette dernière a ramené l’OTAN à « son cœur de métier : la défense collective à l’Est », estimera Bruno Tertrais, Directeur adjoint, Fondation pour la recherche stratégique.

Néanmoins, l’accent mis sur la crise ukrainienne ne doit pas détourner l’attention des problèmes du Sud. C’est ce qu’a relevé Helena Carreiras, ministre de la Défense, Portugal, en indiquant que «  La guerre en Ukraine a montré qu’il y a des problèmes qui touchent aussi le Sud : sécurité alimentaire, crise énergétique, etc. L’interdépendance devient évidente ». La guerre en Ukraine a également déplacé le centre de gravité de l’OTAN. « Nous constatons aujourd’hui que le centre de gravité des intérêts, qui jusqu’à présent était plutôt d’ordre économique et géoéconomique, se déplace vers l’Est… Le projet de concept stratégique de l’OTAN à Madrid, avant l’invasion russe, mentionnait les questions de genre et d’autres questions d’intérêt général », fera observer Ana Palacio Ancienne ministre des Affaires étrangères, Espagne.

Du côté de l’équilibre stratégique mondial et sur le rôle des Nations unies dans la guerre ukraino-russe, Birame Diop, conseiller militaire, Bureau des affaires militaires, Département des opérations de paix, Nations unies a déclaré que la situation en Ukraine présente une situation difficile dans laquelle une solution n’est pas aisée à atteindre : « Il n’est même pas possible d’entreprendre la discussion, car l’un des membres permanents est un belligérant et a un droit de veto, nous sommes presque sans espoir. Nous sommes presque dans la situation où il n’y a rien à faire », se lamentera Birame Diop.

 

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