MD Sahara : La transition énergétique, l’une des clés de voûte du développement économique de l’Afrique

Énergies solaires, éoliennes, hydroélectriques…les énergies renouvelables dites “propres” sont désormais au cœur du développement socio-économique de l’Afrique. 

Leur importance cruciale dans l’épanouissement et la prospérité du continent a été mise en exergue par Mounia Boucetta, Ex-Secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, qui s’est exprimée, le samedi 04 mars, lors de la deuxième édition du forum MD Sahara, organisée à l’initiative de Maroc Diplomatique, le 4 mars à Dakhla.

Assurer la transition énergétique de l’Afrique constitue l’une des clés de voûte du développement économique du continent. Ainsi, la transition vers les énergies propres n’est plus un choix mais une nécessité vue sa forte contribution au renforcement de la compétitivité de l’Afrique. C’est d’ailleurs ce qu’a annoncé Mounia Boucetta, pour qui les énergies renouvelables dites “propres” représentent désormais une condition incontournable pour la croissance économique du continent.

Beaucoup d’experts s’accordent que l’avenir serait africain. Mais pour que cela puisse se produire, il y a au moins trois transitions que le continent ne devrait pas rater à savoir la transition démographique, la transition numérique et finalement la transition énergétique. Cette dernière s’avère essentielle, tout d’abord, parce qu’on est inscrit dans des objectifs de développement durable mais aussi en raison de l’importance de la transition énergétique, considérée comme une réelle opportunité qui permettra au continent de développer une industrie locale. Mais aussi et surtout de donner à nos entreprises nationales ainsi qu’à nos industriels une compétitivité à l’international.  

Nous le savons tous, il y a de plus en plus de régulation, je cite les taxes carbone et autres, qui font qu’aujourd’hui les marchés vont se jouer en fonction du respect de ces normes et exigences. Ainsi, il faudrait que notre continent africain soit compétitif au marché de l’export et puisse intégrer des solutions propres.”, a-t-elle affirmé.

L’Afrique abonde en ressources naturelles et renouvelables. Un potentiel intéressant à même de générer une quantité considérable d’énergies renouvelables, qu’elle soit éolienne, hydraulique ou solaire. Voici donc ce qui est susceptible de rendre le continent plus attractif et partant de capter beaucoup d’investissements.

Mais en dépit des richesses dont regorge l’Afrique, le continent reste tout de même confronté à plusieurs défis qu’il doit absolument relever pour mener à bien sa transition énergétique et devenir plus compétitifs.

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“Certes, le continent dispose de la ressource. Toutefois, il peut être amené à relever certains défis se rapportant notamment à la technologie liée à l’hydrogène vert vu qu’elle reste une technologie naissante. Elle va encore avoir un chemin à parcourir pour être très compétitive dans les années à venir. Mais n’oublions pas qu’il y a une vingtaine d’années, les prix des énergies renouvelables, éoliennes et solaires, n’étaient pas très compétitifs mais grâce à la généralisation de l’utilisation, leurs prix ont baissé.”,a-t-elle expliqué.

Et d’ajouter: “ Un autre élément important à prendre en considération au niveau des défis est celui de la concurrence. Notons bien que le marché mondial est ouvert pour tout le monde et que chacun y aura sa place. Plusieurs études, menées sur le plan africain, ont montré l’existence d’un potentiel intéressant que ça soit au niveau du l’Est, de l’Ouest ou du Sud pour avoir sa propre part au niveau de ce marché mondial. Toutefois, les investissements dans les énergies vertes restent très capitalistiques. Ainsi, les investisseurs devront faire des choix par rapport à leur positionnement pour créer ces hubs. Ces choix vont dépendre de plusieurs conditions. Le but étant d’avoir une viabilité économique et un climat des affaires qui minimise le risque.

Ainsi, même si on est potentiellement un continent qui peut capter beaucoup d’investissements, d’autres facteurs vont également faire qu’on soit vraiment très attractifs.”, a-t-elle déclaré.

Mounia Boucetta a, par ailleurs, indiqué que les États africains sont appelés à analyser plusieurs variables stratégiques susceptibles de leur permettre d’identifier les meilleures voies à choisir ainsi que les types d’investissements idoines à même de créer une véritable valeur ajoutée.

Des questions fondamentales se posent. En tant qu’États africains, nous devons penser au type d’investissement que l’État pourrait supporter. Sachant bien que pour attirer des investissements viables, il faut investir en amont dans l’infrastructure. Sans oublier que les réseaux de distribution et de stockage ainsi que les plateformes d’exportation nécessitent des équipements spécifiques. 

Les États africains doivent également penser à la manière dont ils peuvent capter la valeur ajoutée du pays. Est-ce en termes de création d’emplois ou en renforçant leur sécurité énergétique propre?

Tous ces éléments devraient être en parfaite orchestration et harmonisation pour avoir de la valeur ajoutée.”

L’Ex-Secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères a appelé, par la même occasion, l’ensemble des acteurs à investir dans la production de la technologie. Rappelant qu’on ne doit plus se contenter d’être seulement des consommateurs, mais il est temps de devenir aussi producteurs notamment de technologie.

Notre continent dispose d’un potentiel énorme que l’on doit bien exploiter pour rebooster toute l’économie et réduire tous les gaps enregistrés en termes de développement. Chose qui nous permettra de créer des opportunités d’emplois pour être aussi des producteurs de technologie vu que celle-ci évolue constamment. Ainsi, il ne suffit pas d’être bon sur le plan compétitivité, “coût de production”, mais il va falloir être aussi producteurs de technologie et non seulement consommateurs. Et ce, afin de devenir de véritables acteurs dans la cartographie globale de la transition énergétique.”, a-t-elle affirmée.

Ce colloque a été également l’occasion pour Mounia Boucetta de rappeler l’importance de la question d’intégration énergétique qui doit également s’ériger en priorité stratégique de l’agenda africain afin de faire rayonner le continent.

La question d’intégration énergétique est fondamentale pour notre continent. Pour des questions justes d’échanges et de commerce, la ZLECAF a été décidée en 2015 mais elle n’est entrée en vigueur qu’en 2021 et elle n’est pas encore totalement opérationnelle.

Ainsi, l’intégration énergétique représente un sujet qui mérite aussi d’être placé dans l’agenda africain pour qu’on soit de véritables acteurs dans cette cartographie de transition énergétique à l’échelle mondiale et qu’on puisse, par la suite, tirer le meilleur pour notre population.”, a-t-elle conclu.

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