France: un rapport s’alarme d’une « fracture sociale » persistante dans le pays

Les inégalités entre les classes sociales demeurent « aigües » en France, en termes de revenus mais aussi de patrimoine, de réussite scolaire et même de santé, selon un rapport de l’Observatoire des inégalités, relayé, jeudi, par les médias de l’hexagone.

D’après cet organisme indépendant, qui dresse tous les deux ans un état des lieux des inégalités en France, le contraste est « frappant » entre la fracture sociale, qui nourrit d’importants conflits, et les discours médiatiques dominants aujourd’hui qui l’occultent.

De très nombreux experts, de bords politiques parfois opposés, disqualifient l’analyse en termes de positions sociales, selon l’Observatoire, qui soulève que les inégalités qui comptent pour eux sont davantage celles en lien avec la couleur de la peau, l’âge, le genre ou le territoire, et non l’origine sociale.

Et de souligner que les catégories populaires ont le sentiment d’être « écartées » d’un progrès qui bénéficie à une « France d’en haut » qui jouit pleinement de la société de consommation et qui, par ses revenus et ses diplômes, maîtrise le cours de sa vie.

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Selon le document, non seulement les cadres sont bien mieux payés que les ouvriers et employés (les 10% les plus riches gagnent près de trois fois plus que les 10% les plus pauvres), mais ils sont aussi beaucoup moins touchés par la précarité du travail et par le mal-logement.

Ils souffrent aussi moins de certains soucis de santé, au point qu’un cadre « peut compter sur six années de vie supplémentaires » par rapport à un ouvrier, précise l’Observatoire.

La « fracture sociale » se fait également sentir à l’école, qui certes « n’augmente pas les inégalités« , mais « ne les réduit pas assez« , selon la même source. Considérée dans son ensemble, la population française est de plus en plus diplômée, mais dans ce domaine les écarts entre classes sociales ne baissent pas, d’après le rapport.

Ainsi, la part d’enfants d’ouvriers ou d’employés ayant obtenu un diplôme de niveau bac+5 entre 2010 et 2020 a doublé de 6 à 13%, mais celle des enfants de cadres et de professions intermédiaires également, de 22 à 40%.

En dépit du déclin du monde ouvrier observé depuis au moins 30 ans, les différences entre classes sociales « restent un puissant moteur de fracturation » et donc de tensions dans la société, soulignent les auteurs du rapport, appelant en conséquence à un débat sur « une redistribution plus équitable des richesses« .

Avec MAP

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