Le poète chilien Pablo Neruda ne serait pas mort d’un cancer
La mort du poète chilien et prix Nobel de littérature Pablo Neruda, survenue peu après le coup d’Etat du général Augusto Pinochet en 1973 au Chili, n’est pas due à un cancer comme indiqué sur son certificat de décès, ont confirmé les conclusions d’un groupe d’experts internationaux mandatés par la justice chilienne.
Dans un rapport rendu public vendredi, ces 16 experts de différentes nationalités, en conclave à Santiago depuis lundi dernier, soutiennent que les données médicales dont ils disposent semblent écarter l’hypothèse d’un décès lié à un cancer de la prostate tout en soutenant que les causes réelles du décès demeurent indéfinies.
Mandatés par le gouvernement chilien pour tenter de faire la lumière sur la disparition de ce proche du président socialiste Salvador Allende, ces spécialistes du Canada, du Danemark, des États-Unis, d’Espagne et du Chili n’ont pas réussi à déterminer les causes réelles du décès du Nobel de littérature 1971, laissant ainsi plusieurs zones d’ombre sur la disparition de ce proche du président socialiste Salvador Allende.
Les experts ont découvert une nouvelle bactérie non cancéreuse. Celle-ci est à l’étude dans des laboratoires au Canada et au Danemark, ce qui devrait permettre de mieux comprendre les causes du décès du poète à l’âge de 69 ans et dont la famille soupçonne un empoisonnement sous la dictature (1973-1990).
En 2011, son chauffeur de l’époque et assistant personnel, Manuel Araya, a affirmé que sa mort était due à une mystérieuse injection faite la veille de son départ pour le Mexique, où il comptait s’exiler pour y mener l’opposition au général Pinochet.
Exhumés en 2013, les restes de Neruda décédé dans une clinique de Santiago en 1973, ont finalement été remis en terre en avril 2016 sans que le mystère soit totalement levé sur ce décès.
En mai 2014, une équipe de chercheurs espagnols avait révélé la présence massive de bactéries, des staphylocoques dorés, qui auraient pu être inoculées par des agents de la dictature.
La mort en 1982, dans la même clinique, de l’ex-président Eduardo Frei (1964-1970), venu pour une opération de routine et qui pourrait avoir été empoisonné, a renforcé la thèse d’un assassinat du poète.