Niger : Le CNSP et la France, entre crise diplomatique et enjeux régionaux
La situation au Niger prend un tour plus complexe et tendu, au cœur duquel se trouve un bras de fer entre le CNSP, actuel régime de transition suite au renversement du président Mohamed Bazoum, le 26 juillet, et la France.
Les accusations du CNSP concernant la « violation de l’espace aérien nigérien par un avion militaire français » ont exacerbé les tensions. Cette dénonciation survient dans un contexte où les relations entre la France et plusieurs pays de la région sont sous haute tension, notamment en raison des opérations militaires et de la lutte contre le terrorisme. Selon le CNSP, un avion français aurait quitté N’Djamena, au Tchad, pour pénétrer l’espace aérien nigérien, brisant ainsi la directive de fermeture de cet espace suite à une menace d’intervention extérieure.
Mais ce n’est pas tout. La libération unilatérale de terroristes, attribuée à la France par le CNSP, est un autre point d’achoppement. Ces mêmes individus auraient, selon les sources du CNSP, orchestré une planification d’attaque dans la région stratégique des trois frontières, mettant en évidence l’entrelacement des enjeux sécuritaires et politiques.
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Ces accusations graves témoignent d’une méfiance croissante vis-à-vis des interventions étrangères. Le CNSP évoque une tentative de discrédit et une déstabilisation, visant à saper le soutien populaire dont il jouirait.
L’avenir politique du Niger est donc suspendu à une balance délicate entre aspirations nationales, interventions étrangères, et lutte contre le terrorisme. Face à cette situation, le CNSP a exhorté les forces armées nigériennes à renforcer leur vigilance et a appelé la population à la mobilisation.
Les regards se tournent maintenant vers la CEDEAO, dont les dirigeants se rencontrent cette semaine à Abuja. Après avoir posé un ultimatum pour le rétablissement du président nigérien déchu, que va-t-elle décider face à ce nouveau rebondissement ? La crise au Niger, loin de s’apaiser, s’annonce comme un test majeur pour la diplomatie régionale et internationale.