Enceintes à commande vocale : Et si on se faisait écouter de tout près !
Par Ayda Benyahia
À l’ère où le smart et le digital s’accaparent de plus en plus de notre quotidien, les enceintes connectées équipées d’assistants vocaux représentent souvent des cadeaux branchés et « tendance ». Ces petites boules « magiques » reçoivent nos commandes vocales qu’elles détecteraient dès que le « Sésame ouvre-toi » est prononcé, en l’occurrence « Alexa » ou tout autre nom que l’utilisateur aurait choisi pour lancer le service. Un service attrayant certes, mais dont le revers reste à découvrir. Cette « Alexa » serait-elle en écoute continue de nos propos ?
Les assistants digitaux comme Siri d’Apple, Alexa d’Amazon, Google Assistant ou Cortana de Microsoft gagnent de plus en plus en termes de présence et de pertinence. C’est aux États-Unis que sont apparues les enceintes connectées, parfois appelées ECV (enceintes à commande vocale). Amazon lance Echo en novembre 2014, suivi de Google Home en 2017 à titre d’exemple. Ces haut-parleurs commandés à la voix deviennent vite très populaires, il y en aurait déjà plus de 58 millions en service. Mais après avoir dit « Alexa » ou « OK Google » pour jouer son morceau préféré, consulter la météo, écouter les informations ou faire toute autre commande, que se passe-t-il réellement?
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Selon un article publié par le journal français « La tribune », les enceintes à commande vocale écoutent les conversations en permanence et envoient ces données dans le cloud, ainsi il serait peut-être judicieux de bien réfléchir avant d’utiliser « Echo » ou « Google Home » pour échanger des informations notamment avec sa banque. Cette même source souligne que « Google et Amazon conservent les métadonnées (nom, date, heure) et l’historique des requêtes sur leurs serveurs, portant ainsi atteinte à la confidentialité, au point qu’il serait fortement recommandable d’éteindre l’appareil lorsque l’on ne s’en sert pas ou lorsque l’on ne souhaite pas être écouté ».
« Quand vous donnez des data à une entreprise privée, elle crée un profil de plus en plus précis au risque d’une manipulation de vos actions. On devrait pouvoir choisir ce qu’on veut lui communiquer. », recommande fortement un membre du Conseil national numérique en France. Il rajoute qu’Alexa et Google Home représentent « le pire d’Internet ». De même, un site américain révèle que des employés d’Amazon auraient pour mission d’écouter les conversations des utilisateurs d’Alexa, l’assistant vocal de ce géant américain. Au-delà de ces révélations, les requêtes vocales auxquelles il répond seraient enregistrées par Amazon et se trouvent via l’application dans le téléphone. Quand bien même ces données pourraient être personnelles, elles seraient tout de même envoyées dans les serveurs informatiques dans l’attente d’être écoutées par des milliers d’employés.
Amazon, de son côté, face aux reproches reçues, indique dans un communiqué que « Les employés n’ont pas d’accès direct aux informations qui leur permettraient d’identifier une personne ou un compte » avant d’ajouter que « Ces informations nous aident à former nos systèmes de reconnaissance vocale afin qu’Alexa puisse mieux comprendre vos demandes ». Dans cette perspective, des humains mettraient la main à la pâte, certes, mais apparemment, ils seraient uniquement soucieux d’aider l’appareil à décrypter notre langage. Éventuellement bien sûr !