Marché de sardines : Une pénurie passée sous silence par les autorités
La pêche hauturière, en particulier celle de la sardine, se trouve dans une impasse prolongée, exaspérant les acteurs de l’industrie qui se sont tournés vers le maquereau pour atténuer les pertes. Cette crise découle de la concentration élevée de la pêche à la sardine dans certaines zones géographiques, un problème qui persiste alors que les autorités compétentes demeurent silencieuses, aggravant ainsi la situation.
Le réchauffement climatique a entraîné une série de changements tant positifs que négatifs à travers le monde. Toutefois, en ce qui concerne la sardine, les perturbations induites par ce phénomène semblent être bénéfiques pour le Maroc. Une étude récente souligne que le pays connaît une abondance record de sardines. Selon les chercheurs, ce phénomène s’explique par une migration inattendue des poissons vers le nord, provoquée par le changement climatique. Ces résultats sont encourageants pour l’industrie de la pêche marocaine et témoignent des complexités des impacts environnementaux sur les écosystèmes marins.
Ce phénomène est directement lié au réchauffement climatique, car les sardines et d’autres espèces de poissons pélagiques migrent vers le nord le long des côtes de l’Afrique du Nord-Ouest. Ce déplacement témoigne des conséquences environnementales du changement climatique dans la région.
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Depuis près de quatre mois, une pénurie persistante de sardines affecte l’industrie, selon les professionnels du secteur. Cette situation résulte de plusieurs facteurs préoccupants. Il est crucial que les autorités publiques prennent des mesures pour trouver des solutions bénéfiques à toutes les parties concernées. Il est important de noter une disparité entre les zones de pêche, ce qui souligne l’importance de la composition des bancs de sardines pour la pêche côtière et hauturière. Cette réalité met en évidence la nécessité d’une gestion prudente des ressources marines pour assurer la durabilité de l’industrie de la pêche.
La stabilité de l’industrie de la pêche revêt une importance cruciale pour l’ensemble de la chaîne de valeur, affectant notamment les industries de production, mais elle est actuellement confrontée à des défis majeurs. Une forme de concurrence géographique est apparue entre 2021 et 2022, avec des pénuries de sardines signalées du nord de Laayoune jusqu’à Casablanca, en passant par Sidi Ifni, tandis que Dakhla connaissait également une pénurie de ressources marines.
En temps normal, le prix des sardines ne devrait pas dépasser 10 dirhams le kilo, mais en raison de la situation actuelle, les sardines se vendent à un prix exorbitant de 25 dirhams. Pour mettre en perspective, les captures de sardines au Maroc en 2023 ont atteint 600 000 tonnes. Une recherche approfondie, basée sur 2363 échantillons de chaluts et 170 000 kilomètres de prospections acoustiques marines sur une période de 20 ans (1995-2015), a révélé une élévation significative de la température du vaste écosystème marin du courant des Canaries, s’étendant du Maroc au Sénégal, au cours des 34 dernières années.
Cette étude a également mis en évidence une dérive notable de l’aire de répartition des sardines vers le nord, à une vitesse de 181 kilomètres par décennie depuis 1995. De plus, on observe une augmentation des populations de sardines sous les tropiques, tandis qu’elles diminuent dans les régions subtropicales. Les experts attribuent cette évolution à une élévation de la température moyenne de la mer et à une diminution de la densité de population dans les régions méridionales du grand écosystème marin formé par le courant des Canaries. Ces résultats soulignent la complexité des impacts du changement climatique sur les ressources marines et la nécessité d’une gestion prudente des pêcheries pour assurer leur durabilité.