La politique de diversification des sources de croissance et des activités sectorielles au Maroc réduirait les chocs externes
La politique de diversification des sources de croissance et des activités sectorielles au Maroc réduirait les chocs extérieurs et créerait des opportunités d’emplois, a indiqué, mardi à Marrakech, le ministre de l’Économie et des Finances, Mohamed Boussaid.
Intervenant lors de la séance de clôture de la Conférence régionale de haut niveau organisée dans la Ville Ocre sous le thème « Opportunités pour tous: croissance, emploi et inclusion dans le monde arabe« , M. Boussaid a ajouté que la croissance du secteur automobile est le résultat de la politique de développement du secteur industriel dans le Royaume, faisant observer que l’objectif est d’augmenter la part de l’industrie dans le produit intérieur brut à 23% d’ici 2021 et de créer 500.000 emplois.
Tout en rappelant que le Maroc accompli en vingt ans de grands efforts dans le développement de ses infrastructures, le ministre a souligné que la régionalisation est à même de devenir un levier pour résoudre les problèmes en relation avec l’emploi, alors que de nombreux pays enregistrent une faible croissance qui a généré des inégalités, des paradoxes et des déséquilibres entre les mondes rural et urbain, entre les femmes et les hommes, et chez les jeunes et les moins jeunes.
La transformation économique marocaine et le changement de l’environnement mondial ont rendu faible la relation entre croissance et l’emploi, a relevé le responsable, notant qu’entre 2000 et 2008, chaque point de pourcentage de croissance créait 30.000 emplois et qu’entre 2008 et 2012, chaque point de croissance créé environ 20.000 emplois alors que de l’année 2012 à nos jours, chaque point de croissance crée seulement environ 10.000 emplois.
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De son côté, le Directeur général du Fonds Monétaire Arabe (FMA), Abderrahmane Ben Abdella Al Hamidi, a mis en avant la nécessité d’offrir des possibilités qui permettent aux économies arabes de progresser vers une croissance tangible, tout en mettant l’accent sur l’importance pour les pays arabes d’une réforme à même de promouvoir la création de PME.
A cet effet, le FMA dispose de deux programmes dont le premier se rapporte à l’assistance technique au profit des États membres afin de mener des réformes visant à créer un environnement favorable pour les projets de création de ces PME, tandis que le deuxième ambitionne de soutenir les entrepreneurs leaders dans la région pour leurs capacités particulières dans le domaine des technologiques modernes et des idées, a fait savoir le responsable arabe.
Pour sa part, le gouverneur et président de la Banque centrale du Koweït, Mohammad Youssef El-Hachel, a souligné l’importance d’établir de nouvelles lois qui permettraient de définir les rôles des secteurs privé et public et de promulguer une législation appropriée pour la création des richesses.
Le monde arabe a grandement besoin d’un système éducatif permettant aux jeunes d’acquérir les compétences nécessaires pour être au niveau de la dynamique du marché et d’institutions universitaires qui mènent des recherches afin d’accompagner les développements du secteur économique, a-t-il ajouté. Pour Fadi El Ghandour, président d’une entreprise arabe leader, le secteur privé enregistre une prospérité dans le monde arabe, malgré les grands défis auxquels il fait face, notamment les entreprises émergentes qui ont grand besoin de soutien financier et de mécanismes efficients d’accès au marché.
Organisée à l’initiative du Maroc, du Fonds monétaire international (FMI), du Fonds monétaire arabe et du Fonds arabe pour le développement économique et social (FADES), cette conférence a pour objectif d’échanger autour des moyens à même de relever les défis qui entravent les politiques du développement inclusif et d’examiner les mesures nécessaires pour élargir le champ d’exécution des réformes en vue de créer plus d’opportunités, notamment au profit des jeunes et femmes. Les participants à cette rencontre abordent les politiques visant un développement durable et plus inclusif, la création d’opportunités pour tous et la mise en place des mesures pratiques et tangibles.
Les intervenants ont également évoqué la contribution de la technologie monétaire au renforcement de l’accès aux services monétaires en faveur des jeunes, des femmes et des projets des petites et moyennes entreprises (PME), les mécanismes de l’autonomisation de la femme et sa participation au marché du travail, les moyens permettant aux réseaux de sécurité sociale de garantir la couverture aux personnes à revenu limité, ainsi que les moyens de relever les défis du chômage parmi les jeunes, outre le développement des capacités.
De même, les participants se sont intéressés aux moyens permettant aux gouvernements de réorienter leurs politiques et leurs budgets pour soutenir le secteur privé, renforcer l’intégration, créer les infrastructures du développement et du commerce, améliorer la transparence et la reddition des comptes et garantir une couverture sociale adéquate. Cette rencontre a rassemblé des décideurs, des dirigeants d’entreprise et des représentants de la société civile des pays arabes pour échanger leurs idées et leurs expériences sur les moyens de créer les opportunités d’emploi.