Mohammed VI, irréductible militant de la démocratie et des droits de l’Homme
Par Hassan Alaoui
Une année s’achève, une autre commence ! Comme un adage, la phrase tombe chaque fin d’année avec une régularité d’horloge. L’année 2017 touche ainsi à sa fin, obéissant au rythme du calendrier et aussi au langage qui l’incarne. Le Maroc a connu une activité intense au cours de cette année, mesurée à l’aune des grands changements et des mutations profondes qui caractérisent l’évolution d’un pays.
D’emblée, cette transformation s’inscrit dans la lignée de l’œuvre que le Roi Mohammed VI accomplit avec une persévérance à toute épreuve, depuis son accession au Trône, le 30 juillet 1999. Voilà donc bientôt dix-huit ans que notre pays accomplit sa traversée sous le signe du progrès, avec des avancées à la fois spectaculaires et diversifiées, chaque jour, chaque mois et chaque année, apportant la preuve de consolidation d’un modèle sur lequel les uns et les autres ne tarissent pas d’éloges. L’année 2017 constitue le prolongement de cette exigence, en termes de choix fondamentaux, politiques, économiques, sociaux, culturels, religieux et humains.
Il est souvent dit que la démocratie illustre le choix le plus difficile, et que sa mise en œuvre représente un défi majeur. Elle incarne le modèle d’une maturité d’autant plus résiliente qu’elle est l’idéal incontournable. Au Maroc, la démocratie a acquis droit de cité, parce qu’elle repose sur un idéal à double dimension, celui de la liberté et du progrès. Lourd au départ, le dossier des droits de l’Homme a occupé une place centrale dans la vision inédite que le Roi Mohammed VI a mise en œuvre, dès les premiers mois de son règne.
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Cette vision était marquée au sceau d’une radicale volonté politique affichée d’en finir avec les pratiques de violation des droits de l’Homme, de tordre le cou aux démons répressifs du passé, de réglementer le cadre de libertés publiques et privées, de libérer la parole et, dans la foulée, mettre en place une politique d’indemnisation des victimes des années de plomb. La création en 2004 de l’IER (Instance d’Equité et de Réconciliation), qui avait entrepris l’enregistrement et l’écoute des plaintes des victimes des exactions et des violations des droits de l’Homme, avant de produire et rendre publique son rapport, avait constitué une véritable révolution politique, un modèle de gouvernance pour régler, définitivement, un contentieux relevant d’un passé douloureux.
Comme l’affirmait entre autres Naïma Benwakrim, ancienne responsable de l’IER et militante active des droits de l’Homme, « L’IER a enfin élaboré un rapport final, comportant les résultats et les conclusions des investigations et analyses concernant les violations et leurs contextes, ainsi que des recommandations de réformes susceptibles de préserver la mémoire, de garantir la non-répétition des violations, d’effacer leurs séquelles, de restaurer et de renforcer la confiance dans les institutions et le respect de la règle de droit et des droits de l’Homme ». Un tel témoignage prenait acte, à coup sûr, de l’extraordinaire avancée réalisée en quelques mois seulement.
Le Maroc offrait donc au monde une leçon de démocratie, consistant à dire que sans droits de l’Homme, il n’est pas de démocratie ancrée. Ce paradigme est demeuré inscrit sur le fronton de la politique royale, comme un blason affiché sur chaque action. Le Roi s’y est attaché constamment et à chaque occasion, il n’hésitera point à le rappeler dans ses discours. La démocratie est donc un choix confirmé et affirmé avec force.
Sa Majesté Mohammed VI s’est appliqué ensuite à jeter les bases d’une politique économique basée sur une série de projets infrastructurels, à caractère économique, social et humain, touchant les villes, la campagne, les lieux reculés et impliquant toutes les régions du Royaume, de telle sorte qu’une vaste et profonde dynamique de développement s’est illustrée de facto , mettant en exergue la vision de proximité qui est à Sa Majesté le Roi Mohammed VI ce que le pilier central est à l’édifice du règne.
La Régionalisation, une clé de voûte des droits de l’Homme
Là aussi, s’est construite une approche des droits de l’Homme, des régions surtout, autrefois négligées, enfouies dans le dédale d’un centralisme et d’une bureaucratie ancestrale. Le 3 janvier 2010, le Roi Mohammed VI a lancé le projet majeur de la Régionalisation, dans la continuité d’une conception du pouvoir délégué et, en particulier, dans la perspective d’un règlement du problème de notre Sahara, appelé à la concrétiser et à s’en servir comme modèle de développement.
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Le Souverain définissait ainsi ce grand chantier : « Notre dessein ultime est de poser les fondements d’un modèle de régionalisation avant-gardiste pour les pays en développement. Nous entendons ainsi conforter la place privilégiée de notre pays, comme exemple à émuler, lorsqu’il s’agit de prendre des positions nationales audacieuses et d’apporter des réponses marocaines créatrices à des questions marocaines majeures. De ce point de vue, cette conception générale doit être élaborée en s’appuyant sur quatre fondamentaux, à savoir : Premièrement : l’attachement aux sacralités et aux constantes de la nation, notamment l’unité de l’Etat, de la nation et du territoire, unité dont Nous sommes le Garant et le Protecteur. Par conséquent, la régionalisation élargie doit être la confirmation démocratique de la singularité du Maroc, riche par la diversité de ses affluents culturels et de ses atouts spatiaux, le tout se fondant en une identité nationale unique et singulière. Deuxièmement, la consécration du principe de solidarité : La régionalisation ne doit pas se réduire à une simple redistribution des compétences entre le centre et les régions. En effet la régionalisation ne sera équilibrée et n’aura une portée nationale que si l’exploitation optimale par chaque région de ses atouts et potentialités propres, s’opère en corrélation et en concomitance avec la mise en place des mécanismes efficients de solidarité, incarnant la complémentarité et la cohésion interrégionales dans un Maroc uni. Troisièmement : la recherche de l’harmonisation et de l’équilibre, pour ce qui concerne les compétences et les moyens, ainsi que la prévention des interférences et des conflits de compétences entre les différentes collectivités locales, les autorités et les institutions. Quatrièmement : l’adoption d’une large déconcentration dont la mise en oeuvre effective est indispensable pour une régionalisation judicieuse, dans le cadre d’une gouvernance territoriale efficiente, fondée sur la corrélation et la convergence. »
Autant dire que la Régionalisation, avancée précisons-le, constitue de nos jours le socle de la gouvernance que le Maroc inscrit comme une priorité. Elle corrobore également l’Initiative d’autonomie que le Souverain a proposée, le 30 avril 2007, au Conseil de sécurité des Nations unies pour régler le problème du Sahara. Un projet qui a immédiatement reçu le soutien de la communauté mondiale, salué comme « crédible et sérieux », seule solution à cette crise latente qui, par ricochet, outre détériorer les relations maroco-algériennes, bloque la construction du Maghreb. Comment ne pas voir en la Régionalisation l’une des clés de voûte du développement et un corollaire à la promotion des droits de l’Homme au Sahara ?
Les citoyens de ces provinces sont d’autant plus concernés qu’ils y trouvent l’expression de leur liberté, leur épanouissement, la latitude à gérer leurs propres affaires, à bénéficier de la distribution des richesses locales, de la protection de l’Etat, enfin à se sentir sécurisés. La Régionalisation, outre la dimension participative aux affaires propres aux provinces du sud, c’est aussi l’illustration d’une vision décentralisée du développement sectoriel, des investissements et de la croissance.
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Les populations du Sahara, acquis à leur statut de marocains autonomes n’ont, bien évidemment, rien à envier à leurs frères et sœurs parqués par le pouvoir algérien dans les camps de Tindouf Lahmada, à l’ombre des miradors, brimés, outrancièrement dépouillés de leur liberté et de leurs droits élémentaires… L’année 2017 a illustré une activité intense et multiforme de Sa Majesté Mohammed VI, aussi bien sur le plan national qu’à celui de la diplomatie.
Le mois de janvier 2017 a démarré comme un temps fort, avec le retour triomphal du Maroc à l’Union africaine (UA) marqué par le discours du Souverain au Sommet d’Addis Abéba qui constitua un moment de profonde émotion, et aussi un bréviaire pour l’Afrique. Celle-ci, pour être une terre de prédilection de Sa Majesté le Roi et ce depuis de longues années, incarne son irrévocable attachement à un continent où il s’investit corps et âme, dont il se fait l’avocat ombrageux bien avant tous – nous disons tous les autres – et dont il défend mordicus la culture, les valeurs, les peuples et promeut l’avenir