Italie : émergence d’un nouvel axe entre les partis antisystème
Les deux partis antisystème sortis vainqueurs des législatives du 4 mars, particulièrement le Mouvement cinq étoiles (M5S) et la Ligue du nord, ont scellé leur rapprochement par un accord sur les présidences du parlement.
Ce compromis a en effet ouvert la voie à l’élection ce week-end de Roberto Fico, du M5S, à la présidence de la Chambre des députés italienne, alors que Elisabetta Casellati, proche de Silvio Berlusconi, devient la première femme à prendre la tête du Sénat. En propulsant au perchoir le parti du Cavaliere, son allié au sein de la coalition de droite, le leader de la Ligue Matteo Salvini s’approche davantage des portes du pouvoir.
Mme Casellati, 71 ans, a recueilli 241 voix sur les 320 votants et M. Fico (43 ans) a été élu avec 422 voix sur 620 votants. Ces scores confirment que les élus des deux camps ont respecté les consignes dans les deux Chambres. L’ouverture du M5S aux négociations avec la vieille classe politique, de même que les failles mises au jour dans les rangs de l’alliance des partis de droite, laissent tout un faisceau de possibilités lors des concertations en vue du futur gouvernement, à partir du début avril.
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La coalition de droite, arrivée en tête avec 37% et désormais dominée par la Ligue (extrême droite), et le M5S, devenu le premier parti avec 32% sous l’égide de Luigi Di Maio, revendiquent le droit de gouverner la péninsule. Aucun camp ne dispose d’une majorité au Parlement et, pour l’instant, les principales forces politiques sont appelées à discuter, au moment où le Parti démocrate (centre gauche) refuse de servir de « béquille » à qui que ce soit. Grand perdant des élections, ce parti a déjà affirmé que sa place est désormais à l’opposition où les électeurs l’ont placé.
Les consultations menées par le président de la République Sergio Mattarella pour la formation du prochain gouvernement doivent s’ouvrir le 3 avril prochain. Les législatives du 4 mars ont constitué un choc électoral profond en Italie, avec la victoire des forces antisystème et d’extrême droite. Après avoir exclu une éventuelle alliance pour constituer le prochain exécutif, MM. Salvini et Di Maio ont toutefois montré ces derniers jours des signes de rapprochement au grand dam du camp Berlusconi.