L’agriculture reste le secteur le plus exposé aux effets des changements climatiques
L’agriculture reste le secteur le plus exposé aux effets des changements climatiques, ont souligné vendredi, les participants au Forum de la Terre et de l’Humanisme, organisée à la CIPA-Pierre Rabhi, un site pédagogique et agroécologique de l’association THM, située dans le douar Skoura (province des Rhamna).
Les intervenants dans le cadre de cette rencontre, organisée sous le thème « Agricultures durables en Afrique », ont été unanimes à relever la nécessité de recourir à des alternatives concrètes et vivantes et aux agricultures durables respectueuses à la fois de l’humain et de la nature telles que l’agroécologie, l’agriculture biologique et la fertilisation raisonnée.
Intervenant à cette occasion, le gouverneur de la province de Rhamna, Aziz Bouignane, a souligné que les populations rurales sont les plus exposées aux aléas climatiques, appelant à changer le mode d’irrigation en agriculture, préserver les eaux de la nappe phréatique en tant que ressources stratégiques pour le pays, et à recourir à des cultures alternatives, éco-friendly et à haute valeur ajoutée.
Par ailleurs, il a noté que l’économie solidaire et sociale reste la voie à suivre en vue de hisser les conditions de vie des populations (notamment les femmes) de la province des Rhamna et du Maroc en général.
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La présidente de l’association l’association « Terre et Humanisme Maroc » (THM), Mme Fettouma Djerrari Benabdenbi, a pour sa part, noté que la province de Rhamna demeure parmi les régions les plus vulnérables au changement climatique et à la désertification, faisant savoir que les projets de lutte contre la désertification mis en place dans cette province, commencent à donner leurs fruits.
Et d’indiquer qu’un autre projet consistant en la plantation de l’arganier dans la province est en cours d’expérimentation et permettra en cas de réussite de lutter contre la désertification et l’érosion du sol, dont souffre cette province du Royaume.
Le vice-président chargé de la coopération et de la recherche au sein de l’Université Cadi Ayyad de Marrakech (UCA), Abdellatif Souhel, a relevé de son côté, que le nouveau classement mondial de l’UCA en tant qu’université leader en Afrique du Nord et en Afrique francophone est dû en grande partie à son ouverture sur son environnement et la pertinence des formation prodiguées, exprimant l’adhésion de cet établissement d’enseignement supérieur au projet écologique porté par THM.
Organisée par THM, l’UCA, l’association « Women’s Tribune », la Province des Rhamna, cette rencontre vise à promouvoir l’agroécologie en guise de réponses à la problématique de la sécurité alimentaire en Afrique face aux changements climatiques et à partager la réflexion sur cette cause humaine centrale.
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Cette journée qui a rassemblé autour de débats, de témoignages et d’échanges, des représentants de la société civile, des institutionnels, des chercheurs, des experts, des femmes et des paysans ainsi que des acteurs du développement durable du secteur privé et public, a offert l’opportunité pour exposer des solutions pratiques développées sur le terrain.
Les participants ont débattu de thématiques se rapportant à « l’agroécologie en Afrique, une éthique de vie, une philosophie d’actions », « expériences, enjeux et perspectives de la politique de l’agriculture durable au Maroc », « l’agriculture résiliente, le leadership féminin, initiatives en actions » et « la recherche action au service d’un partenariat prometteur entre l’université et la société civile ».
La ferme pédagogique et agroécologique, « Carrefour des initiatives et des pratiques agro-écologiques » (CIPA) a été inaugurée en 2015 dans le but de promouvoir les techniques d’une agriculture écologique et durable. Ce site, situé au niveau du douar Skoura, commune Sidi Boubker (province de Rhamna), a été construit avec des matériaux locaux, en terre et en pierres, doté de citernes de récupération de pluies pour l’arrosage d’un jardin qui se veut une petite oasis en pleine zone aride.