Un manuscrit « exceptionnel » des « Noces de Figaro » de Mozart mis en vente en France
La première version d’un air connu des Noces de Figaro de Mozart, estimée jusqu’à 500.000 euros, et une sérénade de jeunesse du compositeur vont être vendues aux enchères le 20 juin à Paris, selon les maisons de vente.
Ces manuscrits musicaux font partie des milliers de pièces saisies chez Aristophil, société française au coeur d’une vaste escroquerie aux dépens de petits épargnants.
Estimé entre 400.000 et 500.000 euros, un manuscrit qualifié d' »exceptionnel » montre la première version d’une scène du dernier acte des Nozze di Figaro (1786). Il sera vendu aux enchères par la maison Ader Nordmann mercredi prochain.
Intitulées « Scena con Rondo », « ces quatre pages sont particulièrement importantes car elles révèlent Mozart au travail, en pleine réflexion, qui étudie une piste pour une scène du dernier acte de son opéra », explique à l’AFP l’expert Thierry Bodin.
Mozart avait conçu cette scène de Susanna, la fiancée de Figaro, comme un récitatif accompagné, suivi d’un Rondo (forme musicale basée sur l’alternance d’un refrain).
Il « rejette finalement cette idée et remplace cette ébauche, unique, en l’air bien connu +Deh vieni non tardar+ », explique M. Bodin.
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Le deuxième manuscrit est un fragment d’une sérénade de jeunesse de Mozart, composée à Vienne en juillet-août 1773, « probablement à la demande du chancelier de la région de Salzbourg, un ami de la famille Mozart, pour célébrer la fin des études de son fils », explique M. Bodin.
Estimée entre 120.000 et 150.000, la partition, d’une « texture orchestrale exquise » selon la maison de ventes Aguttes, a été composée par Mozart quand il avait 17 ans.
Créée en 2003, la société Aristophil avait proposé à quelque 18.000 épargnants d’investir leurs économies dans de prestigieux manuscrits qui se sont révélés largement surpayés par rapport aux prix du marché.
L’escroquerie a dilapidé 850 millions d’euros d’économies de ces épargnants, dont certains ont perdu toutes leurs économies et qui attendent depuis deux ans la mise en vente de la collection.
Les oeuvres, dont des manuscrits du général de Gaulle ou encore un brouillon du « Petit prince », ont commencé à être dispersés en décembre 2017.
En mai, les maisons de vente parisiennes Artcurial, Drouot Estimations et Ader-Nordmann se sont jointes à la maison Aguttes, chargée de disperser les pièces saisies.