Réactions de personnalités politiques françaises à la nomination d’un non musulman à la tête de la Fondation pour l’islam de France Monde
Des personnalités politiques françaises se sont interrogées sur la légitimité de la nomination d’un non musulman à la tête de la Fondation pour l’islam de France, après les informations ayant circulé sur l’éventuelle désignation de l’ancien ministre de l’Intérieur Jean-Pierre Chevènement à ce poste.
A cet égard, le centriste François Bayrou a indiqué que le choix d’un non musulman poserait « une grande interrogation ». »En instaurant cette organisation pour le financement des lieux de cultes, on reconnaît que (les musulmans) ont leur place légitime dans la société française. Et on leur enlève le droit, la légitimité de s’occuper de cette question si sensible pour eux et si sensible pour la communauté nationale », a-t-il souligné sur la chaîne d’information en continu iTELE.
L’ancien ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux a également commenté l’éventuel choix d’un homme « totalement étranger à la religion musulmane » à ce poste. « C’est comme si, pour la présidence de la conférence des évêques de France, on faisait appel à un bouddhiste« , a-t-il dit sur la radio RTL. A rappeler que Jean-Pierre Chevènement, pressenti pour diriger cette Fondation, avait estimé qu’il s’agissait d’une « tâche difficile mais d’une importance très grande du point de vue de l’intérêt national ».
« On ne peut pas refuser d’apporter sa contribution à cette tâche. Il y a quatre millions de musulmans en France, pour la plupart Français, il faut qu’ils soient citoyens avec les droits que cela comporte, notamment la liberté de culte, et aussi bien entendu les devoirs », a fait savoir l’ancien ministre dont les propos ont été rapportés par les médias, précisant qu’il communiquerait sa position officielle à la rentrée. Le choix de cette personnalité à la tête de cette Fondation a été défendu mercredi par le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll qui a indiqué qu’il y a besoin d’une personnalité qui puisse être un médiateur fort, à la fois ferme sur les grands principes de la laïcité et ouvert », en allusion à M. Chevènement.
Créée en 2005 par l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin, cette Fondation avait pour objectif de faciliter le financement du culte musulman, mais n’a jamais vraiment fonctionné. Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, avait annoncé lundi que cette Fondation serait prochainement relancée. Une volonté confirmée par le président François Hollande qui a indiqué mardi devant l’Association de la presse présidentielle que cette fondation doit être confortée. Agé de 78 ans, Jean-Pierre Chevènement a été plusieurs fois ministre sous François Mitterrand et Jacques Chirac. Il a été également candidat à l’élection présidentielle en 2002.