Les Territoires palestiniens occupés frappés par le taux de chômage le plus élevé au monde
Le taux de chômage dans les Territoires palestiniens occupés a atteint plus de 27% −le plus élevé au monde− alors qu’en parallèle le revenu par habitant a diminué et la production agricole a reculé de 11% en raison de la détérioration de la situation socioéconomique au cours de l’année écoulée, selon un rapport des Nations Unies publié mercredi.
Ce rapport publié par la Conférence des Nations-Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) indique également que les conditions difficiles liées à l’occupation israélienne touchent de manière disproportionnée les femmes et les jeunes et que la baisse du soutien des donateurs, le gel des activités de reconstruction à Gaza et une consommation des secteurs public et privé non viable financée par le crédit ne présagent rien de bon pour l’économie palestinienne. Les perspectives de croissance sont également assombries par la confiscation de terres et de ressources naturelles opérée Israël.
« En vertu du droit international, Israël comme la communauté internationale sont tenus non seulement d’éviter toute action qui entraverait le développement dans le Territoire palestinien occupé mais aussi de prendre des mesures en faveur du développement dans le Territoire palestinien occupé », a déclaré dans un communiqué de presse Mahmoud Elkhafif, Coordonnateur du groupe de la CNUCED chargé de l’assistance au peuple palestinien.
Toutefois, Israël n’a pas assoupli les restrictions imposées et le soutien des donateurs a fortement diminué pour ne plus représenter qu’un tiers de ce qu’il était en 2008. En outre, en 2017 et au début de 2018, la construction de colonies de peuplement s’est accélérée, note le rapport.
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A Gaza, alors que le blocus dure depuis plus de dix ans, la régression du développement s’accélère et la situation est caractérisée par la dépendance à l’égard de l’aide.
La capacité de production de Gaza a été réduite à néant par trois grandes opérations militaires et un blocus aérien, maritime et terrestre dévastateur, déplore l’ONU. L’opération militaire israélienne de 2008-2009 a provoqué la destruction de plus de 60% du stock total de capital productif, et la grève de 2014 a détruit 85% de ce qui en restait. Les actifs productifs détruits étaient notamment des routes, des centrales électriques, des établissements industriels et commerciaux et des terres agricoles.
En outre, la crise de l’électricité qui perdure à Gaza s’est aggravée. Au début de 2018, les ménages ne disposaient de l’électricité que pendant deux heures par jour en moyenne. Les coupures d’électricité continuent d’avoir de graves répercussions sur la vie quotidienne car elles paralysent les activités productives et entravent la prestation des services de base, selon la même source.
La CNUCED estime que pour assurer une reprise durable, Israël doit lever le blocus, Gaza et la Cisjordanie doivent être réunifiées sur le plan économique et il faut en priorité s’attacher à surmonter la crise de l’énergie, notamment en permettant à l’Autorité nationale palestinienne d’exploiter les gisements sous-marins de gaz naturel découverts dans les années 1990 en mer Méditerranée.