Les musulmans américains sur la liste d’interdiction de vol autorisés à faire appel
Une cour d’appel fédérale a rétabli jeudi le procès d’un homme américain de confession musulmane, accusant le gouvernement de l’avoir maintenu indûment en détention pendant environ six ans sur sa « liste d’interdiction de vol« , d’après un informateur du FBI.
C’est une liste qui fait des dégâts dans l’entourage des listés, car ces personnes se retrouvent dans l’œil de la tourmente : « Stigmatisé en tant que terroriste connu ou présumé et en tant qu’individu qui représente une menace de commettre ou de mener un acte de terrorisme violent et qui est capable de le faire » d’après Reuters.
La décision de levée d’interdiction de vol s’applique dorénavant dans neuf États américains de l’ouest, y compris la Californie, mais pourrait être mise en application par d’autres tribunaux. Établie en 2003, à la suite des attentats du 11 septembre 2001, la liste d’interdiction de vol comprend des personnes interdites de vol à bord des avions commerciaux à destination et en provenance des États-Unis.
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L’histoire de l’individu nommé Fikre fait écho a celle de nombre de personnes dans sa situation et est en quelque sorte très répandue. Revenu du Soudan ou il était en voyage d’affaire et visite familiale en avril 2010, il est interrogé par deux agents du FBI sur ces liens avec une certaine mosquée ou il a assisté à des prières.
Un des agents lui fait savoir qu’il est désormais sur la liste d’interdiction de vol. Néanmoins, il lui est proposé de devenir informateur contre une « compensation substantielle », mais Fikre refuse. Gadeir Abbas, un avocat de Fikre, a déclaré que, maintenant, son client demanderait du juge de district américaine à Portland une injonction pour empêcher le gouvernement de mettre des « Américains innocents » non impliqués dans des crimes liés au terrorisme sur la liste d’interdiction de vol.
« Nous espérons que le tribunal de première instance verra la liste d’interdiction de vol pour ce qu’il est : une transgression flagrante des droits fondamentaux« , a déclaré Abbas dans une interview, cité par Reuters.
Abdellah Chbani